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L’AVIDITE AU POUVOIR … les révolutions industrielles
Article mis en ligne le 1er juin 2016
dernière modification le 26 mai 2016

Daniel Tanuro, un ingénieur agronome belge, a résumé en quelques pages le mécanisme dramatique qui a conduit, en moins de 2 siècles notre société dans l’impasse actuelle…édifiant. Il évoque ce qu’il appelle « la montée du capitalisme machiniste » qui s’est emparé, en 2 petits siècles des 2 seules sources de richesse : la terre et le travailleur, ce qu’évoquaient Dickens et Zola. Ce fut la « Premiére révolution industrielle », avec les conséquences que l’on sait : destruction des paysages dans les régions minières, pollution des eaux, des sols, de l’atmosphère, acidification des écosystèmes, transformations des villes en cloaques insalubres, à l’exemple de Londres ou de Manchester qui au XIX siècle étaient presque aussi sombres de jour que la nuit, ainsi que l’avait décrit Alexis de Tocqueville dans son voyage en Angleterre.

Ont suivi la séparation de l’agriculture et de l’élevage, puis l’hyper spécialisation, entrainant la standardisation avec comme conséquence la raréfaction des races animales et des semences locales. Mais l’avidité du marché s’est aussi portée en direction des pays colonisés : le système qui avait fait la fortune des planteurs de canne à sucre s’est étendu à l’hévéa, au coton, au café, au thé…au détriment des cultures traditionnelles des populations locales. L’apparition de la tronçonneuse et du timberjack (cric forestier) ont permis de répondre à la demande des papetiers et des fabricants de meubles à obsolescence rapide, mais aussi, plus tard, aux producteurs de sojà transgénique, et d’agro carburants.

Justus von Liebig, le fondateur de la chimie des sols, avait déjà mis en évidence dès le XIX siècle la dégradation des sols due à la rupture des nutriments. Abandonner le principe de l’épandage dans le sol, au profit des égouts, des stations d’épurations, et de l’incinération des déchets, ont privé le sol de nutriments essentiels, provocant l’appauvrissement de la terre, et l’obligation de passer par l’amendement chimique, pour le plus grand bonheur des lobbys de la chimie agricole. L’agriculture capitaliste se mit alors à répandre des engrais chimiques à base de nitrates, et ceux-ci allaient durablement altérer la qualité de l’eau, puisque finalement, ils rejoignaient sources, rivières et fleuves, provocant la prolifération des algues et le déclin de la vie aquatique par manque d’oxygène. D’autre part ces nitrates se sont retrouvés dans notre eau de consommation, amenant des problèmes sanitaires, puisque ces nitrates se transforment en nitrites dans nos estomacs, au contact des sucs digestifs, empêchant notre sang de se régénérer.

Ces machines que nous avons voulu, depuis quasi la nuit des temps, pour nous épargner la souffrance au travail, nous ont paradoxalement posé plus de problèmes qu’elles n’en ont résolu, car pour qu’elles soient tout bénéfice pour les travailleurs, il aurait fallu que le patronat continue de répartir la richesse produite, y compris avec le travailleur remplacé….Du coup ce dernier privé de revenus a perdu son pouvoir d’achat, et la production de la machine s’écoule moins bien, plongeant l’entreprise dans un dilemme cruel : comment continuer à produire si le consommateur ne peut plus acheter ? La dernière solution pratiquée est la délocalisation, mais on en connait les limites. (...)

. Alors aujourd’hui, à l’instar de Jeremy Rifkin, et de quelques autres, une « Troisiéme révolution » industrielle est en route, mais n’est-ce pas un peu tard ? Et surtout, que nous réserve-t-elle ?