
Baignant dans la bonne humeur, superbement organisés, résolument pacifiques, absolument déterminés : les cyclistes de la Tracto-Vélo, partis de Notre-Dame-des-Landes arrivent dans l’agglomération parisienne samedi 28 novembre. Pour faire entendre la voix des citoyens sur le climat.
(...) Il ne manque rien : une cantine végétalienne, une équipe médicale, un atelier de réparation de vélo, un groupe « Oreille », chargé d’écouter les problèmes de chacun, d’éviter les agressions et de réguler les conflits. (...)
« Nous sommes tous très différents, avec des âges, des vécus, des caractères distincts, mais nous sommes là pour la même chose », observe Jean-Pierre. « Il y a une très bonne ambiance, les rencontres sont riches. »
Zadistes, paysans, membres de comités de soutien ou amoureux du vélo, tous ont répondu à l’appel du convoi. Leur objectif, « porter nos luttes de territoire et dénoncer la mascarade de la COP », à Paris. Mais depuis l’annonce de l’état d’urgence, les interdictions de manifester tombent, et la capitale s’est transformée en « zone interdite. »
Qu’à cela ne tienne, l’important est de « rester soudé ». « On veut aller tous ensemble le plus loin possible », tel est le leitmotiv partagé par tous les participants. Une envie résumée grossièrement par un « pas taper, pas casser » consensuel. Afin d’éviter les tensions et les divergences quant aux stratégies d’actions, les décisions sont discutées en assemblée générale, tous les soirs. « Nous construisons un faire-ensemble, en prenant soin les uns des autres, en écoutant les avis de chacun, en pratiquant l’autogestion », explique Cécile. (...)
Bien loin des images d’opposants agressifs, le convoi Cap sur la COPa tout d’une caravane militante, conviviale et festive. D’ailleurs, après avoir craint « des groupuscules radicaux », la préfecture d’Eure-et-Loir s’est finalement félicitée d’un passage sans encombre sur son territoire. « Notre bonne humeur est contagieuse », sourit un cycliste. Le vendredi matin s’éveille d’ailleurs avec une bonne nouvelle : les autorités franciliennes ont finalement décidé de laisser passer les véhicules, sans pour autant lever l’interdiction de manifester. (...)
l’objectif initial d’un banquet final samedi 28 novembre, près de Châtillon dans le sud de Paris, semble encore très compromis. Même si le sous-préfet des Yvelines vient de passer voir « si tout allait bien », chacun craint des blocages policiers. Les nouvelles des perquisitions et des assignations à résidence de membres proches du mouvement suscitent colère et inquiétude.
Certains souhaitent « aller jusqu’au point de blocage pour montrer notre refus de l’état d’urgence et rendre visible la lutte » tandis que d’autres préfèrent éviter tout risque de dérapage. Mais malgré les divergences, tous semblent d’accord sur un point : « On ira jusque là où on pourra, avec notre détermination et l’envie de rester tous ensemble. »
Samedi, en tout cas, rendez-vous est donné à 14 h au RER C Château de Versailles – rive gauche. Chacun(e) est invité(e) à venir "avec de quoi festoyer et partager : une petite tarte salée, sucrée ou votre plat préféré."