
...je suis surpris que personne ne fasse le parallèle entre l’affaire Kerviel et les défaillances de BP.
Jugez plutôt : on est en train de constater que pour économiser quelques centaines de milliers de dollars, BP se retrouve responsable d’une catastrophe écologique, qui pourrait causer la disparition de la compagnie, et lui coûter jusqu’à 50 milliards de dollars. Pensez à l’équipe d’ingénieurs qui ont décidé de prendre ce risque : d’un seul coup, Kerviel et son record de 5 milliards d’euros évaporés passe pour un amateur. Et nous ne sommes pas là dans la finance folle, mais dans une vénérable entreprise industrielle presque centenaire. L’affaire Kerviel n’est en réalité qu’un épisode d’un problème beaucoup plus général : la capacité des organisations, et des sociétés, à se protéger contre des risques majeurs. ...
...e problème fondamental n’est pas la finance, mais une question beaucoup plus profonde : la croyance de nos sociétés de pouvoir se protéger des catastrophes par le management, les élites "compétentes" et les organisations géantes. La vraie question n’est pas de savoir si une catastrophe comme Kerviel peut se reproduire, si l’on parviendra à s’en préserver en mettant sous contrôle la "finance folle". Elle est plutôt de savoir quand la prochaine catastrophe de ce type se produira.