
Le projet de résolution palestinien demandant la conclusion de négociations de paix dans un délai d’un an et un retrait israélien des territoires occupés avant la fin de 2017 a été rejeté mardi par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Huit pays seulement, dont la France, se sont prononcés en faveur du texte tandis que les Etats-Unis et l’Australie l’ont rejeté. Même s’il avait recueilli les neuf voix nécessaires à son adoption, le vote américain aurait bloqué la procédure en raison du droit de veto dont bénéficie Washington au Conseil de sécurité. Les cinq autres membres du Conseil de sécurité, dont la Grande-Bretagne, se sont abstenus. (...)
L’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Samantha Power, a tenté de justifier son rejet en expliquant que le vote américain n’équivalait pas à un vote contre la paix entre Israéliens et Palestiniens. "Les Etats-Unis recherchent quotidiennement de nouvelles voies pour prendre des mesures constructives de soutien aux parties afin qu’elles progressent vers un accord négocié", a-t-elle affirmé. "La résolution du Conseil de sécurité qui nous a été soumise aujourd’hui n’est pas une mesure constructive", a-t-elle poursuivi. "Elle est profondément déséquilibrée et contient de nombreux éléments qui n’incitent pas à des négociations entre les parties, notamment la présence de dates-butoirs qui ne prennent pas en compte les inquiétudes légitimes d’Israël en matière de sécurité."
Dans une très brève déclaration, le délégué israélien Israël Nitzan a disqualifié pour sa part une "proposition unilatérale grotesque"
Pour Riyad Mansour, qui représente l’Autorité palestinienne à l’Onu "Le résultat du vote d’aujourd’hui montre que le Conseil de sécurité dans son ensemble n’est clairement pas prêt ni disposé à assumer ses responsabilités d’une manière qui nous permettrait d’ouvrir la porte à la paix », « il est donc déplorable que le Conseil de sécurité reste paralysé", a-t-il poursuivi, ajoutant que la direction palestinienne devait "désormais envisager les prochaines étapes". Les Palestiniens avaient prévenu qu’en cas de rejet de leur résolution ils chercheraient notamment à rejoindre la Cour pénale internationale.Une adhésion au Statut de Rome, qui régit la CPI, permettrait aux Palestiniens de poursuivre des responsables israéliens pour les "crimes de guerre" dont ils les accusent, notamment à Gaza, ravagée par trois guerres en six ans. M. Abbas signera mercredi le Statut de Rome ainsi que 15 autres conventions internationales, ont dit les responsables, quelques heures avant le début d’une réunion de la direction palestinienne à 18H30 locales à Ramallah, où siège l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée. (...)