Selon un enregistrement audio diffusé par la chaîne israélienne Channel 12, Aharon Haliva a déclaré que le nombre croissant de victimes servira de « message pour les générations futures ».
L’ancien chef des services de renseignement militaire israéliens, qui a démissionné l’année dernière pour n’avoir pas su empêcher les attaques du 7 octobre, a déclaré que les Palestiniens devaient faire face à une Nakba « de temps en temps » et que la spirale meurtrière à Gaza était « nécessaire ».
« Le fait qu’il y ait déjà 50 000 morts à Gaza est nécessaire et indispensable pour les générations futures », a déclaré Aharon Haliva dans des enregistrements audio diffusés vendredi dans l’émission Ulpan Shishi, diffusée sur la chaîne israélienne Channel 12.
Channel 12 n’a pas daté les enregistrements, mais le nombre de morts causées par le génocide israélien dans l’enclave palestinienne a atteint 50 000 en mars. Il dépasse désormais les 61 890, selon le ministère de la Santé de Gaza.
« Je ne dis pas cela par vengeance, mais pour envoyer un message aux générations futures », a-t-il ajouté, qualifiant Gaza de « quartier perturbé ».
On ignore combien d’Israéliens ont été tués par les combattants du Hamas le 7 octobre, mais selon l’armée israélienne, au moins 1 195 personnes sont mortes ce jour-là.
Selon Haaretz, le journal de référence israélien, ce jour-là, l’armée israélienne a largement appliqué la directive Hannibal, qui oblige l’armée à utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher la capture de soldats israéliens, même si cela implique de les tuer.
Dans cet enregistrement très controversé, Haliva a également déclaré qu’Israël avait l’intention de créer un environnement politiquement hostile en Cisjordanie occupée afin que des groupes comme le Hamas puissent prendre le pouvoir et que la communauté internationale refuse de traiter avec eux, tuant ainsi l’idée d’une solution à deux États.
Haliva a déclaré qu’un plan avait été élaboré après la guerre d’Israël contre Gaza en 2014 pour démanteler le Hamas, mais que les responsables israéliens n’avaient pas l’intention de « le mettre en œuvre ». (...)
« Écoutez, vous ne comprenez pas qu’il y a des enjeux beaucoup plus profonds ici. Le conflit israélo-palestinien est au cœur du problème, car le Hamas est bon pour Israël – c’est l’argument avancé par [le ministre des Finances Bezalel] Smotrich », a déclaré Haliva, ajoutant que le ministre souhaite démanteler l’Autorité palestinienne (AP) et laisser le Hamas prendre le contrôle de la Cisjordanie, comme il l’a fait à Gaza.
« Pourquoi ? Parce que si toute la scène palestinienne est déstabilisée et chaotique, il est impossible de négocier », a-t-il déclaré. « Il n’y aura alors aucun accord [sur un État palestinien]. »
« L’Autorité palestinienne jouit d’un statut international », a poursuivi Haliva.
« Le Hamas est une organisation que l’on peut combattre librement, elle n’a aucune justification internationale, elle n’a aucune légitimité, on peut la combattre avec une épée. »
Le Hamas et Israël ont conclu un bref cessez-le-feu en trois étapes en janvier, mais l’accord a échoué en mars après qu’Israël a récupéré plusieurs de ses prisonniers et repris les bombardements sur Gaza, se retirant de l’accord avant que les pourparlers avec le Hamas sur une fin permanente de la guerre puissent commencer.
Depuis lors, l’administration du président américain Donald Trump a donné son soutien total à Israël pour mener la guerre contre l’enclave.
Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza assiégée depuis les attaques du 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël, déplaçant à plusieurs reprises l’ensemble de la population de 2,3 millions d’habitants, et a tué plus de 61 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Amnesty International
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