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Israël/Palestine : le harcèlement contre l’avocat des droits humains Salah Hammouri doit cesser
Cette déclaration reste ouverte à la signature des organisations et institutions intéressées
Article mis en ligne le 3 septembre 2022

31 août 2022. Nous soussigné·es, organisations, syndicats et associations, condamnons et rejetons les mesures coercitives des forces israéliennes d’occupation que subit le défenseur des droits humains et avocat au sein de l’association palestinienne Addameer, Salah Hammouri. Celles-ci constituent une violation des obligations de l’occupant définies conformément au droit international humanitaire et aux droits humains.

Depuis de longues années, Salah Hammouri fait l’objet d’une campagne d’intimidation continue exercée par les forces d’occupation israélienne en raison de son rôle actif dans la défense des droits humains. Il a passé neuf ans dans les prisons israéliennes, répartis en six détentions dont la plus longue a duré sept années consécutives entre 2005 et 2011. Face à l’obligation de choisir entre l’expulsion en France pendant 15 ans ou l’emprisonnement en Israël pendant sept ans, Salah Hammouri a choisi la prison plutôt que la déportation. Depuis le début du mois de mars 2022, il se retrouve à nouveau dans les geôles israéliennes, en détention administrative sans inculpation ni procès, sur la seule base d’un dossier déclaré secret que même son avocat ne peut consulter, ce qui rend sa détention coercitive et illégale.

Par ailleurs, les forces de l’occupation ont pris de nombreuses mesures à l’encontre de Salah Hammouri dans le but de l’expulser de Jérusalem. La dernière a eu lieu en octobre 2021 en approuvant une décision de lui retirer sa carte d’identité jérusalémite, sous prétexte de déloyauté envers l’État d’Israël et sur la base de preuves déclarées secrètes. Des tentatives sont actuellement en cours pour l’expulser vers la France dont il détient la nationalité et où résident sa femme et ses enfants, après les avoir empêché·es de rentrer dans les territoires occupés, le privant ainsi de ses droits familiaux. Lorsqu’il sera mis en liberté, Salah Hammouri sera contraint de quitter la ville de Jérusalem. Il est prévu que la Cour suprême israélienne statue sur le retrait de la carte d’identité de Salah Hammouri en février 2023.

Les mesures prises contre Salah Hammouri revêtent à la fois une importance et un danger.

D’une part, le retrait de son titre d’identité pour cause de déloyauté envers l’État occupant, fondé sur des preuves confidentielles, constitue une mesure sans précédent dans le cadre de la guerre contre l’existence arabe et palestinienne à Jérusalem. (...)

Cela signifie donc une possibilité supplémentaire de réduire le nombre des Palestinien·nes de Jérusalem sans aucune justification légale.

D’autre part, Salah Hammouri est ciblé par les forces de l’occupation israélienne en tant que défenseur des droits humains et avocat auprès des prisonnier·es palestinien·nes. Israël déclare en effet une véritable guerre contre les défenseur·es des droits humains à titre individuel ou collectif, en accusant systématiquement de terrorisme les associations palestiniennes des droits humains, dont l’association Addameer au sein de laquelle Salah Hammouri travaille. (...)

En outre, bien que Salah Hammouri soit détenteur de la nationalité française, le gouvernement français n’a joué aucun rôle actif pour exercer des pressions en vue de sa libération, en dépit de sa détention coercitive. (...)

En conséquence, les organisations, syndicats, associations et commissions de défense des droits humains signataires de la présente déclaration, affirment ce qui suit. (...)