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L’Express
Irma : après la dévastation, Saint-Barth et Saint-Martin confrontés aux risques sanitaires
Article mis en ligne le 16 septembre 2017

Dévastées par l’ouragan Irma, les îles de Saint-Martin et Saint-Barth craignent désormais les épidémies liées au manque d’eau et d’hygiène, renforcées par la difficile communication sur place.

Plus d’une semaine après le cyclone de catégorie 5 qui a frappé les deux Iles du Nord et fait 11 morts à Saint-Martin, l’heure est désormais aux précautions sanitaires pour éviter la propagation des maladies, au sein d’une population encore affaiblie et choquée.

(...) Pour Mme Girardin, "la problématique aujourd’hui, c’est l’information", sur un territoire où l’électricité n’est pas partout rétablie et où les télécommunications (réseaux téléphoniques, internet, etc.) sont encore défaillantes par endroit, après le passage de l’ouragan.

"On distribue de l’eau potable sur tout le territoire, mais c’est toujours un peu compliqué, il y a des zones encore qui ne sont pas faciles d’accès, il y a des gens peut-être qu’on n’a pas encore réussi à contacter", a-t-elle expliqué.

 Des déchets et des rats -

Le gouvernement a fait distribuer dans les quartiers des consignes dans les langues parlées à Saint-Martin - français, espagnol, anglais, créole-. Des affiches rappellent par exemple que "seule l’eau en bouteille est propre à la consommation. Si vous n’en disposez pas, faites la bien bouillir avant utilisation ou consommation à des fins alimentaires ou corporelles".

A Saint-Martin, l’eau courante était toujours indisponible vendredi, mais certains habitants se servaient directement dans les réservoirs. L’usine de désalinisation destinée à Saint-Martin, est arrivée vendredi après-midi à Pointe-à-Pitre. La dernière partie de son parcours sera effectuée par barge et elle devrait commencer à fonctionner avant le 25 septembre, selon la préfecture de Guadeloupe.

La production d’eau a pu reprendre à Saint-Barth, pour un volume d’environ 800m3 par jour.

Pour prévenir le plus tôt possible en cas d’épidémie, des médecins épidémiologistes ont réalisé avec les médecins hospitaliers et les médecins libéraux "une fiche qui sera remplie régulièrement avec les patients pour repérer des signaux sur des risques d’épidémie", a indiqué Patrice Richard, directeur de l’Agence régionale de Santé de Guadeloupe.

L’urgence est aussi de nettoyer l’ile, où la population s’inquiète des déchets qui s’amoncellent et attirent les rats, faute de ramassages des ordures. "Il ne faut pas toucher les déchets", a rappelé Mme Buzyn.

Et dans les quartiers plus populaires, où les enfants n’ont pas pu être évacués par leur famille, faute de moyens, la population craint aussi une prolifération de moustiques, vecteurs de la dengue, du chikungunya ou du zika, là où les eaux stagnent encore après les inondations, a constaté une journaliste de l’AFP.

"Si on tombe malade il faudra aller en Guadeloupe", estime Natacha, qui habite à Sandy Ground. "Mon fils a de la fièvre peut-être due à un moustique. Il va falloir nettoyer pour éviter qu’il y ait trop de moustiques, sinon il y aura des épidémies. Mais sans eau, c’est compliqué". (...)