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Iran : Les travailleurs du pétrole se joignent aux protestations. De petites fissures s’ouvrent dans les hautes sphères de la théocratie
#iran #MahsaAmini #IranRevolution #repression
Article mis en ligne le 4 février 2023

(fin janvier) des milliers de travailleurs du pétrole ont organisé des mobilisations réussies dans presque toutes les raffineries, les usines pétrochimiques et les services associés à la compagnie pétrolière nationale. (...)

(...) Les politiques de privatisation implacables de la République islamique ont inévitablement réduit la force politique des travailleurs du pétrole. A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas envisager une répétition du type de grève qui a contribué à faire tomber le shah en 1979. Toutefois, le fait que les salariés permanents [et non pas seulement les salariés de la sous-traitance] de la compagnie pétrolière aient réussi à coordonner une grève nationale à un moment où le régime arrête les militants syndicaux et limite l’accès à Internet, signifie que la grève a été un succès substantiel. Elle est un signe que les souvenirs historiques restent une force puissante parmi la nouvelle génération de travailleurs du pétrole.

Déclaration
Le texte ci-dessous est un extrait de la déclaration des salariés du secteur pétrolier :
« Que disons-nous, nous, les travailleurs du pétrole d’Iran ?

Nous, les travailleurs du pétrole, avons abordé la grave situation actuelle dans notre déclaration du 21 janvier. Dans cette déclaration, nous avons souligné nos demandes de liberté de protestation, de rassemblement, de grève, de manifestation et de liberté d’organiser des partis politiques.
Nous avons exigé la fin de l’oppression, de l’humiliation et de la discrimination à l’égard des femmes.
Nous avons souligné la nécessité de l’égalité des droits pour tous les citoyens et citoyennes du pays, sans distinction de croyance, de religion, d’ethnie [Kurdes, Baloutches, etc.], de sexe, et l’élimination de toute discrimination et inégalité dans la société.
Nous avons déclaré qu’il fallait mettre fin aux attaques des forces de sécurité et que personne ne devait être emprisonné en raison de ses opinions.
Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées et l’abolition de la peine de mort. Nous pensons que les pendaisons, les exécutions relèvent d’un crime d’Etat.

Aujourd’hui, en réponse au tapage de la campagne de « défense politique » [une référence à la proposition de Reza Pahlavi, le fils de l’ex-shah, d’être reconnu comme le « défenseur » du peuple iranien, représentant tout le monde dans les discussions avec les « puissances internationales » !], nous insistons pour exprimer nos revendications encore plus fortement et fermement. Une fois de plus, nous annonçons haut et fort que nous ferons taire ceux qui veulent marginaliser les voix, les appels de nos travailleurs et du peuple.
Les détenteurs d’un pouvoir de décision sont l’ensemble des travailleurs et nous, c’est-à-dire le peuple. Nous renvoyons chacun et chacune au sixième paragraphe de notre déclaration du 21 décembre et affirmons :

« Nous n’acceptons aucun pouvoir se proclamant au-dessus de nos têtes, ni dans le travail ni dans la vie. Notre volonté est de mettre en place des conseils de travailleurs et une gestion collective de la société. Déclarer ces revendications minimales est le premier pas pour concrétiser la volonté collective de notre peuple de s’unir et de façonner notre destin et notre avenir. »
Travailleur s ! La situation est grave. Unité, unité !
Nous mettons toujours l’accent sur les grèves nationales. » (...)