
Face à la stratégie de diabolisation qu’opèrent les médias grand public vis à vis de l’extrême droite, il est difficile pour ses leaders de se faire entendre, et de faire entendre leurs causes. C’est en substance le cadre de l’intervention de Jean-Yves Le Gallou le 25 octobre 2008. Ancien cadre du FN puis du MNR et fondateur du think-tank Polemia, il s’inspire du théoricien communiste Antonio Gramsci pour inciter les militants d’extrême-droite à investir massivement le web. Il développe son argumentaire en 12 thèses.
Face à ce qu’ils considèrent comme une idéologie dominante et une hégémonie culturelle, les militants d’extrême droite pratiquent sur Internet ce qu’ils qualifiient de “réinformation”. C’est notamment le rôle que veulent jouer l’agence de presse indépendante Novopress ou le site fdesouche. Ce site, démarré en 2005, présente tous les jours une revue de presse, légèrement biaisée. Célèbre pour de nombreux buzz, notamment une vidéo montrant un prof agressé à Porcheville. Il avait également servi de caisse de résonance dans l’histoire de l’agression d’un jeune dans un bus par des “racailles”. (...)
Aujourd’hui, les militants investissent les médias sociaux, faisant du Front National et du Parti Anti-Sioniste les deux partis les plus populaires sur Facebook. À l’heure où le FN souhaite se dédiaboliser, les militants assument de plus en plus facilement leurs positions. Et Internet permet une libération de la parole publique et sort les gens de leur isolement, trouvant des personnes similaires près de chez eux.
En avril 2010 d’ailleurs, Jean-Yves Le Gallou remet à jour ses thèses en parlant de la presse qui désinforme et d’Internet qui réinforme. L’occasion pour lui de reconnaître le travail accompli sur Internet et d’indiquer le nouveau terrain à conquérir pour l’extrême droite : l’humour.(...)
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