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france Culture
Imbéciles, c’est pour vous que je meurs !
Une conférence enregistrée en juillet 2019, dans le cadre du colloque "Raconter l’enquête : une forme pour les récits du XXIe siècle ?", sous la direction de Christian Chelebourg et Dominique Meyer-Bolzinger.
Article mis en ligne le 1er septembre 2019
dernière modification le 30 août 2019

Juif, communiste et résistant, le philosophe Valentin Feldman est mort fusillé en juillet 1942 au Mont-Valérien, en lançant aux soldats du peloton d’exécution ce qui serait considéré comme le mot le plus célèbre de l’histoire de la Résistance : "Imbéciles, c’est pour vous que je meurs !…". Portrait.

Or, des décennies durant, ces huit mots constituèrent la seule trace de l’homme qui les avait prononcés. De là, l’idée (et le défi) de partir à la recherche de ce jeune fantôme, qui avait pourtant côtoyé de son vivant d’illustres contemporains ayant pour noms Claude Lévi-Strauss, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Victor Basch ou encore Gaston Bachelard. Longue et incertaine, cette quête devait emprunter plusieurs voies, celle des livres et celle des archives, mais également celle de la mémoire vive. Avec, à la clé des découvertes parfois inattendues, dont certaines menacèrent jusqu’à la viabilité même de l’entreprise… L’œuvre de Valentin Feldman se réduit à un bref essai didactique, L’Esthétique française contemporaine (Félix Alcan, 1936), tandis que l’on peut parcourir ses articles donnés à la Revue de synthèse sur BNF-Gallica. Il fallut attendre sept décennies pour découvrir son Journal de guerre (1940-1941) (Farrago, 2006). Évoqué par de nombreux auteurs, le philosophe a aussi inspiré au cinéaste Jean-Luc Godard le sujet d’un court métrage, Le Dernier Mot (1988). (...)