
Réveiller les morts, est-ce de la science-fiction ou un film d’horreur pour la soirée d’Halloween ? Non, il s’agit de l’objectif poursuivi par l’entreprise Bioquark avec son projet baptisé « ReAnima ». En juin dernier, nous décrivions le protocole que la société américaine souhaite mettre en œuvre pour redonner vie à des personnes en état de mort cérébrale. Le projet vise à restaurer une activité neuronale chez ces personnes en combinant plusieurs techniques : l’injection de cellules souches, la stimulation nerveuse et le laser.
Bioquark envisage un essai clinique en Amérique latine.
Il s’agit de redonner vie à des personnes décédées grâce à des cellules souches et des stimulations électriques.
Un tel essai était prévu en Inde mais a été interdit par les autorités en 2016.(...)
Les cellules souches apparaissent de plus en plus comme une piste sérieuse pour traiter de nombreuses pathologies nerveuses : Alzheimer, Parkinson, lésions cérébrales... Alors pourquoi pas réparer le cerveau des morts pour ramener ces derniers à la vie ? Cette idée, digne d’un scénario de film de science-fiction (ou d’horreur), est le projet fou porté par une société américaine basée à Philadelphie : Bioquark.
Ce n’est pas la première fois que la société veut participer à une expérience de ce genre. En 2016, l’étude ReAnima avait été lancée en Inde, à Bangalore, avec Himanshu Bansal, un chirurgien orthopédique de l’hôpital Anupam. Son projet était de combiner plusieurs techniques pour « réanimer » 20 personnes en mort cérébrale. (...)
Ce projet est tombé à l’eau, stoppé net par les autorités indiennes en novembre dernier, comme le révélait alors la revue Science.
Mais l’entreprise ne s’est pas avouée vaincue. Cette fois-ci, d’après le Business Insider, elle serait sur le point de trouver un nouveau lieu pour ses essais cliniques. Ira Pastor, PDG de Bioquark, a déclaré au site Stat que l’entreprise ferait l’annonce de cet essai en Amérique latine dans les prochains mois. (...)
un tel protocole soulève de nombreuses interrogations : comment mener un essai clinique sur des personnes officiellement décédées ? Si la personne retrouve une certaine activité cérébrale, dans quel état sera-t-elle ? Donne-t-on de faux espoirs aux familles avec un traitement qui risque d’être long ?
Or, rien ne laisse penser qu’un tel protocole puisse fonctionner. L’entreprise n’a même pas testé le traitement complet sur des modèles animaux ! (...)
Dans un article paru en 2016, la neurologue Ariane Lewis et le spécialiste de bioéthique Arthur Caplan signalaient que l’expérience n’avait aucun fondement scientifique et qu’elle donnait aux familles un « faux et cruel espoir de rétablissement ». (...)