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Reporterre
"Il faut diviser par trois les émissions mondiales de gaz à effet de serre"
Article mis en ligne le 5 mai 2014

Pour la première fois depuis trois millions d’années, la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère a dépassé durant un mois en continu, en avril, le seuil de 400 ppm. La tendance au réchauffement global s’aggrave. Pour la limiter, pour rester à un réchauffement limité à 2°C, il faut diviser les émissions mondiales par trois, explique le climatologue Hervé Le Treut.

L’information est passée presqu’inaperçue : l’atmosphère de la planète a passé en ce mois d’avril un cap géologiquement historique. Elle a connu durant un mois, pour la première fois depuis trois millions d’années, une concentration de gaz carbonique supérieur à 400 ppm (particules par million). Ce résultat est donné par un institut de recherche des Etats-Unis, la Scripps Institution of oceanography, qui tient un relevé régulier de cette concentration à Mona Laua, un observatoire situé dans le Pacifique, à Hawaï.

Alors que les trois volets du nouveau rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont parus, Reporterre a interrogé le climatologue Hervé Le Treut, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace. (...)

Pour éviter l’aggravation de la situation, dit-on souvent, il faudrait diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Maintenant, diviser par trois.

Par trois ?

On émettait dans les années 1950 entre un à deux milliards de tonnes de carbone par an. Dans les années 1970, on a passé le seuil qui paraît raisonnable si on ne voulait pas susciter des dynamiques trop rapides dans le système climatique : trois ou quatre milliards de tonnes de carbone. On est arrivé en fin de siècle , lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, à six ou sept milliards de tonnes de carbone. Nous en sommes aujourd’hui aux alentours d’une dizaine de milliards de tonnes de carbone. C’est une accélération très rapide, et les objectifs qu’on s’était donné il y a une quinzaine d’années sont maintenant dépassés. (...)

Passer de dix milliards de tonnes de carbone en émissions annuelles à trois milliards en 2050, pour espérer rester à 2°C de réchauffement.

Ce sont des ordres de grandeur, mais c’est ça. Et ensuite, il faudrait encore diminuer jusqu’à ne plus émettre du tout.
(...)