
Ce “choix de citations” renoue avec une pratique éditoriale des Lumières, consistant à proposer l’“esprit” d’un auteur à travers des extraits de son œuvre. La préface s’ouvre sur l’emprisonnement décisif de Diderot à Vincennes en 1749 à la suite de la Lettre sur les aveugles.
L’auteur de 36 ans décide alors d’écrire pour la postérité. À sa mort, en 1784, le public ne connaît de lui, pour ainsi dire, que l’Encyclopédie et deux pièces de théâtre. Les autres livres, considérés aujourd’hui comme les plus importants, ne seront publiés qu’après sa mort, durant la Révolution et les deux siècles suivants. C’est ainsi qu’il a évité l’autocensure et réussi à vraiment s’adresser à son lecteur, à instaurer avec lui un dialogue, qui est aussi une façon d’associer les idées, de mettre en rapport les choses, sans dogmatisme, mais en pratiquant le paradoxe, comme une façon de libérer la réflexion et de faire de la lecture une fête de l’esprit. (...)