Je dois vous dire que la situation était explosive et que toutes les conditions objectives d’une révolte aussi radicale et massive sont réunies. La confiscation de la volonté populaire lors des élections législatives de novembre dernier, avec son lot de fraudes et de violences contre les citoyens et les candidats, l’Etat d’urgence qui sévit depuis 30 ans, les velléités de l’Exécutif d’organiser le passage du pouvoir du père au fils, la gestion policière de la société égyptienne…
(...) il n’y a aucune place pour l’opposition. La société égyptienne est étouffée. Nous n’avons pas cessé d’appeler à plus d’ouverture politique, à sortir le peuple égyptien de la misère dans laquelle il est plongé, hélas, ce régime est aveuglé par la dictature. (...)
Le mur de la peur qui empêchait le peuple de se soulever contre le régime despotique de Moubarak s’est écroulé sous l’exaspération profonde de tout un peuple. Cette révolte sonne le glas de la dictature. (...)
Nous n’avons jamais connu un tel soulèvement populaire depuis 1972. Les principales villes du pays sont touchées par cette révolte, ce qui donne le courage à des millions d’Egyptiens de descendre dans la rue pour exprimer pacifiquement leur rejet d’un régime dictatorial. Au Caire, les principales places sont prises d’assaut par les manifestants. Nous assistons à quelque chose de nouveau. (...)