
Environ 15.000 personnes ont manifesté samedi à Thessalonique (nord de la Grèce) contre un projet canadien de mine d’or, qui, selon ses opposants, causerait des dégâts irréversibles à l’environnement.
Les manifestants (9.000 selon la police) ont parcouru le centre de la deuxième ville du pays en scandant des slogans hostiles au gouvernement dirigé par le conservateur Antonis Samaras.
Soutenus par le parti de gauche Syriza, deuxième au Parlement, les opposants dénoncent le projet mené par Hellenic Gold, filiale du groupe canadien Eldorado Gold, pour l’exploitation d’une mine dans la péninsule d’Halkidiki.
M. Samaras a déclaré au journal économique Axia de samedi qu’il n’était pas question de revenir sur le feu vert du gouvernement donné en 2011.
En revanche, il a indiqué que le gouvernement n’avait pas encore statué sur la demande d’Eldorado Gold pour une deuxième concession dans la province voisine de Thrace, qui se heurte également à une forte opposition.
Le mois dernier, des dizaines de militants cagoulés ont lancé des cocktails molotov contre des installations d’Hellenic Gold à Skouries (péninsule d’Halkidiki) blessant un vigile et causant des dégâts.
Le maire de Thessalonique et les autorités locales soutiennent le projet d’Hellenic Gold en faisant valoir qu’il permettra de créer des centaines d’emplois alors que la Grèce est en proie à la crise économique et à un taux de chômage record de 26%.
Les opposants assurent de leur côté que l’exploitation de la mine contaminera les nappes d’eau et l’atmosphère avec du plomb, du cadmium, de l’arsenic et du mercure.
La péninsule boisée d’Halkidiki est un haut-lieu touristique qui attire notamment des visiteurs russes et des pays des Balkans voisins.
Un autre groupe canadien, TVX, avait commencé à exploiter l’or à Halkidiki il y a une vingtaine d’années, avant de se retirer en 2003.