
La crise de la “Grande perdition” arrive à son dénouement. L’acte de décès du système relève de l’évidence cruelle. Au point, élément tout à fait nouveau, que les dirigeants qui s’en portaient jusqu’alors garants commencent à lâcher prise et à s’y résigner.
Beaucoup moins de volontarisme dans leurs réunionnites : ainsi lors du mini-sommet de Strasbourg où Nicolas Sarkozy parla sans trop de conviction de « compromis positif » quand Merkel retoquait sèchement la demande franco-italienne d’euro-bonds et d’intervention de la BCE.
Ainsi encore de l’échec au 23 novembre des négociations entre républicains et démocrates américains au sein de la Super commission anti-déficit, qui fut accueilli avec une bien molle torpeur par les deux parties, Obama compris.
Devant cette faillite généralisée, plus guère d’échappatoire pour nos maîtres du monde interloqués.
– Soit, conscients ou non de la vacuité de leurs efforts, ils s’ingénient en dépit du bons sens à essayer de sauver ce qui reste de leur cadre vérolé (croissance, plein emploi sont d’évidence des mythes obsolètes) ;
– soit, comme le note le blogueur Caleb Irri, « ils ont une idée derrière la tête pour reprendre le contrôle des événements, et il s’agirait de savoir laquelle » (hypothèse très certainement envisagée, mais guère envisageable sans plongée meurtrière dans le drame) ;
– soit encore — c’est moi qui rajoute — il existe une voie nouvelle, tout à fait inédite, mais de plus en plus incontestable : celles de ces Indignés qui commencent à trépigner aux quatre coins du globe. (...)
J’appelle Indignés tous ceux qui ont compris l’impérieuse nécessité de jouer la partie hors du cadre systémique imposé.
(...)
En temps de crise grave, ce ne sont plus les majorités qui influent, mais la résolution des minorités actives. Les Résistants de la première heure étaient moins nombreux que les campeurs du parvis de la Défense.
(...)