Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Frappée par les inondations, l’Inde négocie âprement dans la COP 21
Article mis en ligne le 9 décembre 2015

Le second pays le plus peuplé au monde est touché par les conséquences du changement climatique, ce qu’attestent les meurtrières inondations dans l’État du Tamil Nadu. Au Bourget, les représentants indiens défendent une ligne de négociation rigide, qui s’explique par la difficulté du pays à assurer sa transition énergétique.

Au moins 269 morts et plusieurs millions de personnes sinistrées, gares et aéroports paralysés, électricité coupée, armée envoyée à la rescousse par bateau ou par hélicoptère… Les inondations qui affectent depuis plusieurs jours l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, et sa capitale, Chennai [1], ont donné lieu à des scènes de chaos.

La métropole tamoule, quatrième ville la plus peuplée d’Inde avec 6 millions d’habitants, a été recouverte par les eaux. Les chiffres sont frappants : mardi 1er décembre, Chennai a reçu en 24 h l’équivalent de deux mois de pluie. Depuis, l’épisode torrentiel s’est calmé mais les services météorologiques restent en alerte. D’importantes pluies étaient encore attendues pour la journée de mardi. Sur place, les rues restent largement inondées, comme en témoigne une vidéo du magazine Time, tournée lundi. (...)

Il s’agirait là du pire déluge connu dans la région depuis un siècle. (...)

l’amplitude croissante d’El Nino sous l’effet du réchauffement climatique devient « une certitude », selon Le journal du CNRS : « Sous l’effet d’un réchauffement climatique non contrôlé, les El Nino extrêmes seront plus fréquents. » Une tendance confirmée dans cette revue par le climatologue Éric Guilyardi : « Alors que ce type d’événement survient actuellement tous les quinze ans, nos résultats ont pu montrer sans ambiguïté que cette fréquence doublerait à compter de 2050 si rien n’est fait d’ici là pour enrayer les émissions de gaz à effet de serre. »

De manière générale, de plus en plus d’études insistent sur le lien en Inde entre le changement climatique et la puissance de la mousson, dont la perturbation devrait donner lieu à la multiplication de ces événements extrêmes, sécheresses sévères ou, à l’inverse, inondations. Le gouvernement en aurait même pris la mesure : à la veille de la COP 21, le premier ministre indien, Narendra Modi, avait évoqué un lien de causalité entre ces inondations et le changement climatique lors de son allocution hebdomadaire à la radio. (...)

l’Inde refuse de bouger d’un pouce tant qu’elle n’aura pas reçu de solides garanties que les pays développés respecteront la promesse faite en 2009, à Copenhague, d’apporter 100 milliards de dollars de financements climat aux pays en développement en 2020.
(...)