
La Bastille a été prise le 14 juillet 1789, le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989.
Pour certains, la prise de la Bastille, pour d’autres l’écroulement du mur de Berlin, sont en soi les prémisses d’un avenir radieux.
Les exégèses journalistiques et militantes sont souvent navrantes de naïveté et de bêtise. Prendre une Bastille correspond à une phase d’un processus du combat émancipateur de l’humanité, à un moment où les inégalités sociales furent déclarées scandaleuses et le régime politique honni. Faire tomber un mur a résulté d’une logique militante erronée, poursuivie jusqu’à son terme par des équipes militantes se cramponnant à une impasse théorique et pratique.
Mais l’écroulement du mur de Berlin a marqué l’entrée dans une nouvelle phase du capitalisme, le turbocapitalisme, exacerbant les caractéristiques de la mondialisation néolibérale concrétisée par le Consensus de Washington de 1989, et ouvertement destructeur de tous les principes républicains (liberté, égalité, fraternité, solidarité, laïcité, démocratie, souveraineté populaire, sûreté, développement écologique durable). La bataille de l’émancipation est donc relancée plus que jamais.