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États-Unis : surveiller les étudiants chinois “devrait alarmer, dans une démocratie”
Article mis en ligne le 14 août 2019
dernière modification le 13 août 2019

La sécurité nationale peut-elle tout justifier ? Aux États-Unis, plusieurs universités dénoncent des demandes insistantes du FBI. Le Bureau collecte des informations sur les étudiants originaires de Chine et surveille leur implication dans la recherche. Environ 340.000 étudiants chinois se trouveraient aux États-Unis, et plusieurs organisations défendent leur droit à la liberté d’étudier, contre une surveillance généralisée.

En l’espace d’une année à peine, le FBI a mis les bouchées doubles pour suivre les activités de recherche impliquant la Chine, aussi bien à travers la présence d’étudiants chinois que par le financement de certaines recherches. L’objectif ? S’assurer qu’aucune donnée ne parte vers la Chine, pays avec lequel les relations sont au plus mal depuis plusieurs mois.

62 universités et plusieurs membres de l’Association des universités américaines ont ainsi reçu des visites d’agents du FBI, qui leur ont présenté différentes mesures à mettre en place. Leur venue était uniquement motivée par une volonté de conseiller les établissements, assure l’agence fédérale — rien n’a été imposé aux universités.

« On nous questionne sur les mécanismes en place, pour savoir dans quel laboratoire ils travaillent ou à quelles informations ils sont exposés », explique Fred Cate, vice-président en charge de la recherche pour l’université de l’Indiana. Selon lui, tous les étudiants chinois sont concernés : « On ne nous demande pas seulement de relever des comportements suspects — il s’agit vraiment de viser certains pays et les personnes originaires de ces pays. »

Les présidents d’universités ont été vivement encouragés à surveiller les provenances des fonds destinés à financer les recherches (...)

Depuis quelques mois, Chine et États-Unis sont à couteaux tirés autour de la propriété intellectuelle et de l’espionnage industriel. Donald Trump n’a pas hésité à menacer ouvertement la Chine à de multiples reprises, et les sanctions économiques se succèdent, de chaque côté.

“Un usage agressif de la surveillance”

Plusieurs organisations s’inquiètent de ces visites du FBI, et de l’ambiance générale qui s’installe autour des étudiants chinois venus aux États-Unis : l’absence de consignes écrites, par exemple, rend l’approche de ces méthodes « conseillées » très difficile. (...)

Le fait que les motivations soient floues et que les infractions ou délits ne soient pas caractérisés rend l’espionnage de quelque 340.000 étudiants chinois plutôt problématique et abusif, au premier abord (...)

« Le gouvernement chinois est connu pour son usage agressif de la surveillance », rappelle le PEN, qui exhorte les États-Unis « à ne pas imiter les méthodes qu’ils incitent à rejeter ».

Le texte de PEN America est notamment partagé par la National Coalition Against Censorship (NCAC), qui lutte elle aussi pour la liberté d’expression de tous, partout dans le monde...