
PFAS dans les eaux de surface : Générations Futures publie un nouveau rapport exclusif !
Contexte au sujet des PFAS
Les composés per- et poly-fluoroalkylés, appelés plus communément perfluorés ou PFAS (per and polyfluorinated alkyl substances en anglais) constituent une famille chimique complexe regroupant près de 4500 composés distincts. Ces substances sont très persistantes dans l’environnement, ce pourquoi on les surnomme les ‘polluants éternels’ Des études scientifiques ont associé l’exposition à un certain nombre de PFAS à des effets néfastes graves sur la santé : des cancers, des effets néfastes sur les systèmes reproductif et hormonal (certains sont des perturbateurs endocriniens) ainsi que sur le système immunitaire (y compris une diminution de la réponse immunitaire vaccinale). Une proposition de restriction au niveau européen a été préparée par le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède et sera soumise à l’ECHA le 13 janvier 2023. Quant à la France, elle doit publier un plan d’actions sur les PFAS ce mois de janvier 2023.
Aujourd’hui, Générations Futures a souhaité en savoir plus sur la présence de PFAS dans les eaux superficielles (rivières, lacs, étangs…) en France. Nous avons donc demandé à un prestataire extérieur d’extraire les données de la base Naïades concernant ces substances pour l’année 2020.
Une contamination aux PFAS généralisée mais…
Nos recherches montrent des résultats très préoccupants qui sont détaillés dans notre rapport « PFAS dans les eaux superficielles en France » disponible ici. En résumé notre travaux montrent que :
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- 18 PFAS ont été recherchés au moins une fois dans les eaux superficielles françaises en 2020 dans près de 13000 échantillons (de 6 à 440 échantillons analysés par département).
- Au moins un PFAS a été retrouvé dans près de 4 échantillons sur 10 (36% des cas).
- On note que ce chiffre est supérieur de 11% par rapport aux résultats de l’étude l’Anses de 2011 servant toujours de référence sur le site de l’Anses.
- Dans 2 départements (Paris et les Hauts de seine), 100% des échantillons prélevés contiennent au moins 1 PFAS pouvant être quantifié.
- Dans 57 départements, au moins 1 PFAS a été quantifié dans plus de 50% des analyses effectuées. Au contraire, aucun PFAS n’a été quantifié dans les analyses effectuées en 2020 pour seulement 5 départements.
- Le nombre de PFAS retrouvé diffère également selon les départements et varie de 0 à 11 PFAS.
Ces données montrent que la pollution aux PFAS en France est très étendue et concerne presque tout le territoire.
… probablement sous-estimées du fait de données non homogènes !
Toutefois, l’interprétation de ces résultats est rendue compliquée du fait de grande disparité dans les méthodes d’analyses utilisées dans chaque département et pour chaque PFAS. (...)
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Massivement utilisés dans l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives, imperméables ou résistantes aux fortes chaleurs, ces composés chimiques toxiques et persistants font l’objet d’une surveillance très disparate d’une région à l’autre. (...)
La contamination des eaux de surface (rivières, lacs, étangs) par les substances polyfluoroalkylées et perfluoroalkylées – les PFAS – est « généralisée » et « largement sous-estimée » en France, alerte l’association Générations futures, dans un rapport publié jeudi 12 janvier. Surnommés les « polluants éternels » en raison de leur extrême persistance dans l’environnement et de leur accumulation dans notre organisme, les PFAS sont une famille de plus de 4 500 composés chimiques ultratoxiques. Ils sont massivement utilisés dans l’industrie depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméables ou résistantes à de fortes chaleurs. On les retrouve ainsi dans une multitude d’applications industrielles (mousse anti-incendie, peintures, pesticides) et d’objets du quotidien (poêles en Teflon, papier cuisson, emballage alimentaire, textiles, cosmétiques…).
Les PFAS ont contaminé tous les milieux (eau, air, sol) et l’ensemble de la chaîne alimentaire. Aussi, 100 % de la population française est imprégnée par les composés perfluorés, selon une étude publiée en 2019 par Santé publique France. Des résultats qui peuvent faire craindre un scandale sanitaire majeur, car les PFAS sont suspectés d’avoir de multiples effets délétères, même à très faible dose : cancers (rein, testicule), perturbations du système endocrinien (thyroïde), augmentation du taux de cholestérol, baisse de la fertilité ou encore retard de développement du fœtus. Plusieurs études ont également mis en évidence qu’ils interfèrent avec le système immunitaire et diminuent la réponse à la vaccination. (...)