La NOAA, la célèbre agence états-unienne responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, vient de rendre public son rapport annuel sur l’état de l’Arctique. Il révèle, par exemple, que les températures de l’air s’y élèvent deux fois plus vite que celles de la moyenne globale.
(...) L’Arctic Report Card 2014 vient de sortir. Il fait le point autant sur l’évolution de la banquise que sur celle des populations d’ours polaires. On y apprend que l’Inlandsis du Groenland a fondu en surface à 40 % lors de l’été 2014. Pendant 90 % de cette saison, l’ampleur du phénomène était supérieure à celle calculée en faisant une moyenne sur la période s’étendant de 1981-2010. Ce qui ne va certainement pas rassurer les membres du Extreme Ice Survey (EIS), bien que la masse totale de la calotte polaire soit restée essentiellement inchangée de 2013 à 2014. (...)
Une augmentation de température inquiétante pour les pergélisols
La banquise n’était pas en reste puisqu’en septembre 2014, son niveau était parmi les plus bas (sixième rang) mesuré depuis la mise en service des satellites dédiés à cette tâche, en 1979. C’est d’autant plus inquiétant que les huit niveaux les plus bas se sont produits précisément ces huit dernières années.
Du fait de la récente diminution de l’étendue de la banquise arctique, les couches supérieures de l’Océan arctique connaissent un ensoleillement croissant, de sorte que l’activité photosynthétique s’en trouve elle aussi accrue et que la masse de phytoplanctons augmente. En soi, ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle puisque la base de la chaîne alimentaire menant aux poissons et aux mammifères marins dans ces régions y devient donc plus solide.
Ce qui est probablement le plus préoccupant est la poursuite de la montée des températures de l’air et de l’Océan. En raison d’un phénomène dit d’amplification arctique, celles de l’air y sont deux fois plus rapides que celle de la température moyenne de notre planète. (...)