
En Guyane, les expulsions se multiplient à une cadence effrénée. Aujourd’hui, la majorité des étrangers sont placés en rétention dans la soirée pour être expulsés à l’aube suivante, avant l’arrivée de l’équipe de La Cimade ou du service médical. Impossible pour eux de faire valoir leurs droits. Des interpellations et des expulsions ont lieu donc en toute illégalité, sans qu’aucun tribunal ne puisse les contrôler, faute de temps.
(...) des centaines d’étrangers sont expulsés sans argent, sans vêtements de rechange, sans leurs traitements médicaux etc. Les retenus ne sont prévenus que quelques minutes avant le départ des bus vers le Brésil ou le Suriname. Tensions, stress et violence se font sentir alors dans le centre de rétention. De plus en Guyane, les recours ne sont pas suspensifs. Le peu d’étrangers qui réussissent à obtenir une audience au tribunal peuvent donc être expulsés avant celle-ci. Et face à ceux qui résistent, les policiers n’hésitent pas à recourir à la force : menottage, torsion des poignets et même coups donnés au bas ventre.
Pire, ces pratiques d’expulsion express ne concernent plus seulement les ressortissants des pays limitrophes. Depuis peu, les Guyanais et les Chinois sont ainsi reconduits en quelques heures au Suriname au motif qu’ils seraient entrés en Guyane depuis le Suriname. De même, les ressortissants d’Afrique, d’Amérique centrale ou du Sud sont renvoyés au Brésil sans plus de procédure. Tout cela, dans l’illégalité la plus flagrante (...)
Quotidiennement l’équipe de La Cimade fait face à ces déferlantes de reconduites sans règle ni logique et au mépris des droits de ces hommes et femmes. Les intervenantes arrivent le matin pour assister, impuissantes, au départ de bus remplis en direction du Brésil ou du Suriname puis passent la journée dans un centre quasiment vide qui se remplira le soir après leur départ.
(...) Wikio