
C’est un village encaissé dans un vallon, cerné d’oliviers qui atteignent presque le sommet des deux collines. Il se dégage du paysage une impression de quiétude, mais Akram Ibrahim Imran n’a vraiment pas le coeur en paix : d’un geste las, il montre les arbres déracinés ou sauvagement coupés. Les oliviers, c’est toute la vie de ce paysan palestinien de 42 ans, sa survie économique et celle des treize membres de sa famille.
...vandaliser les oliviers (ailleurs les amandiers et les citronniers) ou les voler, c’est une manière de forcer les Palestiniens à quitter les lieux. Ceux qui cultivent les oliviers sont parmi les plus pauvres de la société palestinienne. Lorsqu’une terre est de facto abandonnée pendant plusieurs années, elle devient "terre d’Etat", et souvent les colons s’y installent....
...Depuis 2005, soixante-neuf plaintes en justice ont été déposées pour la destruction de plus de trois mille arbres, mais aucune d’entre elles n’a abouti à la moindre inculpation. Lorsque la police et l’armée arrivent sur les lieux, les coupables se sont évanouis depuis longtemps. La plupart des dossiers sont refermés avec la mention "manque de preuves", ou "coupable inconnu"....