L’ONU a officiellement déclaré la famine dans le gouvernorat de Gaza, vendredi, une famine qui aurait "pu être évitée" sans "l’obstruction systématique d’Israël". De son côté, l’État hébreu rejette le rapport comme biaisé, "fondé sur les mensonges du Hamas". Retrouvez le fil du 22 août.
(...) Un habitant de Gaza réagit à la déclaration de famine donnée par l’ONU, il craint une offensive israélienne
L’ONU a déclaré la famine à Gaza, une mesure bienvenue, mais qui arrive trop tard et qui a coûté des vies, estime Imad Almadhoun, ancien professeur d’anglais qui travaille pour "Drops of Mercy", une organisation caritative locale dans le territoire palestinien assiégé.
Dans une interview accordée à FRANCE 24 depuis Gaza, Imad Almadhoun a déclaré que l’ONU avait "eu raison de déclarer enfin la famine à Gaza, mais que cette décision arrivait beaucoup trop tard. Depuis des mois, les familles ici meurent de faim, les enfants s’effondrent et les hôpitaux sont débordés".
Ce retard "a coûté des vies", a-t-il ajouté. "Sans déclaration officielle de famine, il y avait moins de pression pour obtenir un cessez-le-feu, donner accès à l’aide humanitaire et responsabiliser les acteurs concernés. La vérité a été dite, mais l’action bloquée".
"Pour nous, sur le terrain, ce n’est pas une nouveauté, mais une confirmation accablante. Pendant que les institutions débattaient de la formulation adaptée, les habitants de Gaza continuaient à mourir de faim", a-t-il ajouté. (...)
"Même lorsque l’aide de manière limitée est parvenue à Gaza, elle n’a souvent pas atteint les personnes qui en avaient le plus besoin. Des foules désespérées se rassemblent autour des quelques camions qui parviennent à entrer. Et en l’absence d’un système de distribution sûr, l’aide est fréquemment pillée avant d’atteindre les familles dans les abris ou les camps. Pour les personnes âgées, les handicapés ou les mères avec des enfants, il est impossible de se frayer un chemin à travers ces scènes dangereuses."
"En plus, les centres de distribution du GHF (Fonds humanitaire pour Gaza) sont devenus des pièges mortels. Presque tous les jours, des personnes sont abattues alors qu’elles font la queue devant ces centres ou se précipitent vers les camions d’aide humanitaire. Beaucoup de ceux qui s’y rendent ne rentrent tout simplement jamais chez eux." (...)
"Nous sommes maintenant à Gaza, avec plus d’un million d’autres habitants, entassés dans une zone qui n’a plus de place pour accueillir davantage de personnes. Lorsque les ordres d’évacuation sont donnés, ils arrivent soudainement – on n’a pas le temps de prendre nos affaires, seulement d’attraper ses enfants et de courir."
"Pourtant, malgré tout cela, notre équipe Drops of Mercy continue de travailler. Nous continuerons à servir notre peuple jusqu’au dernier moment – car c’est notre communauté, et nous ne pouvons pas l’abandonner." (...)
Selon Benjamin Netanyahu, le rapport de l’ONU est un "mensonge éhonté"
Le Premier ministre israélien a vivement critiqué une déclaration soutenue par l’ONU selon laquelle une famine sévissait dans certaines parties de Gaza, qualifiant ce rapport de "mensonge éhonté". (...)
Israël doit "subvenir aux besoins de base de la population" de Gaza, déclare la Croix Rouge
Israël, en tant que force d’occupation, a l’obligation de "subvenir aux besoins de base de la population" de Gaza selon le droit international, a rappelé le Comité international de la Croix-Rouge.
Cela "doit servir de catalyseur pour une action immédiate et concrète. Tout retard supplémentaire coûtera des vies. Toutes les parties au conflit - et les États ayant une influence sur elles - doivent faire bien davantage pour permettre un accès humanitaire sûr, soutenu et impartial", a ajouté le CICR dans un bref communiqué. (...)
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël