
Disparaître, certains en rêvent. Elle l’a fait. Partir. N’importe où. Prendre sa liberté. Retrouver le contrôle de soi. Oublier la pression, une famille qui aime mal, des ambitions qui sont celles des autres. Cesser de jouer un rôle...
Un matin d’hiver, Coura quitte sa chambre d’étudiante, ses amis, Paris, la France. Sans regret. Elle vient d’avoir dix-huit ans, le monde lui tend les bras. Sa disparition est d’autant plus inquiétante qu’elle était une jeune fille modèle, menant une existence parfaitement rangée.
A Amsterdam, de nouvelles expériences l’attendent tandis que son passé la rattrape. Que faire ? Donner signe de vie ? Soit, mais à quel prix ? Je pars raconte le destin d’une jeune femme à la recherche d’elle-même.
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Sa disparition soudaine en janvier avait alarmé ses compatriotes et la diaspora sénégalaise. C’est que cette brillante étudiante est une fierté nationale. En guise d’explication, elle publie « Je pars », fiction inspirée de son histoire.
L’énigme s’habille en jeans-baskets. Et vous regarde dans les yeux sans jamais les baisser. Ce jour-là, la jeune femme et ses secrets sont pile à l’heure. A la seconde près. Les salutations d’usage à peine échangées, la voilà déjà en train de poser comme une pro devant l’argentique de la photographe, lui obéissant sans rechigner pendant plus d’une heure.
Puis, l’étudiante aux longues tresses et aux lunettes stylées s’installe autour de la table d’un restaurant parisien. Assise non loin de son attachée de presse, on la sent un peu tendue, mais prête aux confidences. Du moins, c’est ce qu’on espère… Ce mystère, au sourire qui étire son visage poupin, s’appelle Diary Sow.
En janvier, cette Sénégalaise, alors en deuxième année de classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand, dans le 5e arrondissement de Paris, avait disparu de France avant de réapparaître dix-sept jours plus tard à Dakar. Son absence avait fait couler des litres de larmes et d’encre entre les deux continents ; tourmenté ses concitoyens à travers le monde ; captivé la presse internationale qui s’interrogea en boucle et en toutes les langues : « Où est Diary Sow ? » « Pourquoi est-elle partie ? »
Ampleur irrationnelle
Aujourd’hui, la jeune femme de 21 ans revient sur son histoire, mais en empruntant un étonnant chemin. Si elle a accepté de rencontrer un journaliste, c’est parce qu’elle publie, le 4 novembre, un roman à la demande de Robert Laffont au titre a priori sans équivoque : Je pars (216 pages, 16 euros). Le bandeau publicitaire en couverture du livre est lui aussi sans ambiguïté : « Disparaître, certains en rêvent. Elle l’a fait. » (...)