
« La différence qu’il y a entre les oiseaux et les hommes politiques, c’est que de temps en temps les oiseaux s’arrêtent de voler ! »
Coluche
On annonce : La ville de Détroit qui fut le fleuron de l’industrie automobile a été déclarée en faillite le 18 juillet de l’an de grâce 13 après le deuxième millénaire ! Décidément, le néolibéralisme est capable de tout ! On pensait naïvement qu’une société, voire un individu peuvent être déclarés en faillite, mais nous n’aurons jamais pensé qu’une ville pouvait l’être. Mieux encore, on pensait que du fait de sa taille, elle ne pouvait pas l’être, la même doxa nous apprend que « too big to fall », trop grande pour tomber, ne s’applique de fait qu’aux banques qu’il faut sauver à tout prix. Souvenons-nous de la débâcle qui eut lieu suite aux créances pourries (subprimes), les Etats ont renfloué leurs banques avec des centaines de milliards de dollars. La dette à Detroit (18, 5 milliards de dollars) éclipse celle du comté de Jefferson, Alabama, qui avait été déclaré en faillite en 2011 avec environ 4 milliards de dollars de dette. Cependant, la dette de Détroit est une goutte d’eau, mais c’est à la ville de se débrouiller ou de périr. Dans l’histoire il y eut plusieurs faillites de villes, et l’Etat fédéral a été chaque fois absent. (...)
Etendard de l’automobile triomphante au début du XXe siècle, Detroit est devenue lit-on sur le journal Le Monde, jeudi 18 juillet la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite, dernier acte en date de la lente agonie de ´´Motor City´´. ´´Je prends cette décision difficile afin que les habitants de Detroit aient accès aux services publics les plus élémentaires et pour que Detroit reparte sur de solides bases financières qui lui permettront de croître à l’avenir´´, a expliqué Rick Snyder, le gouverneur de l’Etat du Michigan, dans un communiqué. ´´La mise en faillite est l’unique solution qui permettra à Detroit de redevenir stable et viable´´, (..) Pour sortir de l’ornière, Le gouverneur Rick Snyder avait mandaté un expert, Kevyn Orr qui, de façon assez sobre, avait résumé les causes de cette crise en quelques points :´´Une mauvaise gestion financière, une population en baisse, une érosion de la base fiscale pendant ces quarante-cinq dernières années´´. Un juge devra désormais dire si Detroit peut se placer sous la protection de la loi sur les faillites qui lui permet de renégocier sa dette. Le lent déclin économique et financier de Detroit est allé de pair avec une déchéance sociale qui s’illustre dans l’exode de ses habitants - Detroit a perdu la moitié de sa population en soixante ans - et l’absence criante de services publics. La municipalité n’est pas en mesure d’assurer l’éclairage public dans certains quartiers. Le taux de criminalité n’a jamais été aussi élevé en quarante ans et la police met en moyenne cinquante-huit minutes pour arriver lorsqu’elle est appelée, contre onze minutes dans le reste des Etats-Unis. (3) (...)
Une autre plaie qui nous vient du fond des âges est qui est toujours actuelle. En plus de tous ses avanies Les habitants noirs de Détroit subissent la double peine, la misère et le racisme . (...)
Dans cette atmosphère de fin du monde pour « damnés de la terre que sont les habitants de Détroit à faible rayon d’action, une évidence apparait : s’en sortir seul et ne rien attendre des autorités (...)
On le voit, l’absence d’un Etat stratège, responsable de la cohésion sociale fait que ce sont les faibles qui paient. La faillite de Détroit va rendre les banquiers plus agressifs, cela va être la curée et tout ce qui reste de comestible va être râpiné. Détroit est à vendre au plus offrant. Les citoyens n’attendent rien des auorités, entre la position tranchée de Gerald Ford (Pouvez crever) qui explique dans toute son horreur la réalité d’un néolibéralisme prédateur et celle lénifiante de l’administration Obama qui promet ce qu’elle ne tiendra pas, un seul vainqueur le néolibéralisme qui détruit tout ce qui concerne les solidarités et atomise l’humain.
Général Motos qui a bâti son empire sur la sueur de 100.000 travailleurs pour n’en garder que 6000 décentralisé sa production pour allers exploiter la main d’œuvre moins chère en Chine. Elle qui a été renflouée sans discussion par l’Etat fédéral à plus de 35 milliards de dollars ,en se sent pas concerné par la détresse de la ville à qui elle doit sa fortune. (...)