L’expulsé de la semaine de Tignous Les Ramadani, dont la maison a été incendiée, fuient le Kosovo et échouent à Montbéliard (Doubs) où ils demandent l’asile fin 2010. Le père, du temps de la guerre, a été enrôlé de force dans l’armée serbe et risque la mort en cas de retour au pays.

Comme pour la plus grande majorité des Roms venus des Balkans, dont les persécutions dans leur pays respectif ne sont pas reconnues par la France, leur demande essuie un refus. Une première assignation à résidence leur est notifiée, le temps d’organiser leur expulsion. Le 30 août, les services de police rassurent un peu la famille en l’informant qu’ils vont recevoir une nouvelle assignation à résidence de 45 jours... en omettant de leur préciser que leur arrestation est déjà prévue.

4 septembre, 6 heures du matin. Les responsables du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) Albert-Camus ouvrent la porte à des policiers. Y a-t-il vol, délit ou crime pour que des travailleurs sociaux accueillent ainsi la gente policière ? Non, ce sont les Ramadani que l’on vient cueillir au petit jour avec l’aide de gens qui, a priori, sont là pour les protéger. La maman se débat, manquant de tomber par la fenêtre. Il faut plus d’une heure et demie pour embarquer tout le monde... Tout le monde ? Non, la fille aînée manque à l’appel. (...)