
Des cuisines de la cantine aux molécules des assiettes, barquettes et poches de cuisson.
Il y a plus de cinquante ans, « l’ampleur de la dégradation de l’environnement causée par l’utilisation massive de pesticides » devenait publique. Comme l’écrivent Ana Soto & Jane Muncke, dans la préface, « l’introduction de produits chimiques dans l’environnement, sans évaluation appropriée de la toxicité, a des conséquences néfastes involontaires, sur plusieurs générations. Et celles-ci ne s’arrêtent pas nécessairement quand on en réduit l’exposition. Voilà une leçon que nous ferions bien d’apprendre au plus vite »
Début des années 1990, de nombreuses publications scientifiques adoptent la notion de « perturbateur endocrinien » et parlent d’exposition, « l’exposition aux perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement affecte négativement le développement des animaux y compris les mammifères que nous sommes »…
Mais qu’en est-il des politiques publiques pour protéger et préserver la santé humaine, en particulier pour les fœtus et les enfants ?(...)
les autrices insistent sur la relation circulaire entre « science, technologie et politique » et sur les temporalités propres aux cycles de commercialisation et aux réglementations éventuelles sur les substances nocives, aux autorisations ou aux interdictions,(...)
Les produits chimiques ne sont pas testé de manière adéquate en regard de la toxicité chronique, et encore moins pour leurs activités de perturbation endocrinienne(...)
Le plastique à la table des enfants. Comment sont organisées les cuisines et en particulier les cuisines centrales ? Que mange-t-on à la cantine ? En rester au contenu des assiettes est insuffisant. Qu’en est-il des contenants ?
Système agro-alimentaire, préparation des plats standardisée, usage massif de barquettes en plastique jetables, cuisson en sachet plastique… Les cuisines sont devenues des usines…(...)
Iels nous rappellent que « les plastiques ne sont pas des matériaux stables » mais rejettent des molécules pouvant être nocives, même à très faibles doses(...)
Il est nécessaire de s’interroger pourquoi ce qui est dangereux n’est pas interdit. Mais cette question renvoie à d’autres questions ; « La réglementation arbitre entre la prospérité des industries et la protection des populations »… et certains groupes aux intérêts bien pécuniaires « sèment le doute et retardent une réglementation efficace et protectrice », fabriquent l’ignorance.(...)
J’ai découvert les poches de cuisson et des produits autorisés dans l’alimentaire alors qu’ils sont interdits dans les jouets ! Comme les auteurs/autrices, il faut s’interroger sur « la pertinence des tests réglementaires et de leurs protocoles ». En somme, entre le secret industriel et une réglementation défaillante, ce qui est bien organisée c’est l’irresponsabilité juridique des fabricants, « On ne protège pas la santé des gens, mais celles des industriels ».(...)
Un chapitre est consacré aux déchets invisibles, au mythe du recyclage, à l’illusion écologique, au cercle vicieux de l’« économie circulaire », au gaspillage alimentaire… « Nous luttons contre toute une filière qui est en train de contaminer notre espace vital et de aire de notre environnement une véritable soupe chimique ». Le plastique est bien un problème public, un problème politique.