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Greenpeace
Des citoyens et des alternatives
Article mis en ligne le 7 décembre 2015

C’est parti pour la seconde semaine de négociations au Bourget. Un nouveau texte, à peine rétréci, est sur la table des délégations ministérielles qui prennent maintenant le relais. Leur rôle, concrètement : nettoyer les options encore diverses et souvent contradictoires, porteuses de visions inconciliables, contenues dans les parenthèses qui émaillent le texte, afin de parvenir à un document consolidé, approuvé au consensus de tous les États présents. Comme en définitive les choses ont relativement peu avancé la semaine dernière, tout reste encore possible. Le meilleur… comme le pire.

(...) Pour l’instant, nous sommes plutôt sur une trajectoire de 3°C environ d’ici la fin du siècle, si l’on fait le compte des contributions nationales actuellement sur les tables du Bourget.

Côté bons points : le nouveau texte laisse encore la porte ouverte à l’adoption d’un objectif de long terme, indispensable à la convergence concrète de tous les acteurs économiques de la planète vers un mode de production compatible avec la sauvegarde du climat. Mais il va falloir jouer très serré. Car certains pays ne sont toujours pas prêts à lâcher du lest sur leurs intérêts nationaux de court terme, au profit d’un objectif collectif de sortie des fossiles et de 100% d’énergies renouvelables.

Autre bon point : on trouve dans le texte des options qui pourraient ressembler aux premiers rouages d’un mécanisme de révision des ambitions climatiques de chaque pays, avec des rendez-vous réguliers tous les cinq ans, en commençant dès avant 2020… Mais c’est loin d’être gagné encore. Et ce ne le sera pas sans une nouvelle impulsion politique forte des ministres réunis cette semaine au Bourget.

Hélas, si une option prévoit une session de dialogue avant 2020 (en 2018-2019) pour faire le point sur la trajectoire en matière d’émissions et de réchauffement sur laquelle nous placent les contributions des pays, le texte ne spécifie pas aujourd’hui que cette session de dialogue 2018-2019 a bien pour objectif de revoir les ambitions des pays à la hausse. Ni même si ce serait le cas pour les différentes revues proposées pour l’après 2020. Ou comment entériner la procrastination, alors que le dérèglement climatique frappe déjà de plein fouet certaines populations.

En revanche, l’inscription d’un nouvel objectif de 1,5°C à la place des 2°C – qui contre toute attente commence à s’imposer au Bourget (même un pays aussi rétrograde sur le plan écologique que l’Australie y souscrit désormais) – est encore tout à fait possible.

Côtés blocage, comme d’habitude, la question des financements fait achopper les négociations. (...)

Sommet pour le climat : la COP des citoyens

Pendant que le nouveau texte était approuvé en plénière samedi, la société civile se mobilisait à Montreuil, en banlieue parisienne, à l’occasion d’un sommet citoyen pour le climat. Dans ce cadre, les rues du centre montreuillois ont été animées par un marché paysan, un forum pour le climat et le Village mondial des alternatives, érigé à l’initiative d’Alternatiba. L’idée de ce village : montrer que dans tous les aspects de notre vie, même ceux qui paraissent anodin dans la brume des habitudes, des alternatives existent pour nous permettre de construire un monde meilleur, capable de relever le défi climatique.

Parer au sentiment d’impuissance

Loin du Bourget et des séances de négociations, le Village mondial des alternatives rapproche en réalité les citoyens de la COP21 « officielle ». Face au sentiment d’impuissance et de distance que peuvent ressentir les citoyens lambda face aux événements du Bourget, le Village mondial des alternatives permet de découvrir, d’apprendre et d’agir. Concrètement. Au quotidien. (...)