
Schleker est la première chaîne de drogueries en Europe (4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2008 et plus de 30.000 salariés), dont on trouve les enseignes dans bien des villes allemandes. Ces jours-ci Schlecker défraie la chronique non pour ce qu’elle vend mais pour des motifs tenant à la gestion de ses ressources humaines. Le comportement de cette entreprise est révélateur des conséquences de la déréglementation du marché du travail intervenue ces dernières années et des abus qu’elle provoque. En cela, on peut parler d’un « syndrome Schlecker ».
...L’affaire Schlecker est révélatrice du fait qu’un nombre croissant d’entreprises substituent à leurs salariés en contrat à durée indéterminée (Stammbelegschaft) des salariés en intérim. Selon des estimations concordantes, c’est le cas d’un quart des entreprises recourant à l’intérim. Parallèlement, les agences d’intérim jouent un rôle croissant dans le placement des chômeurs à n’importe quel prix (conditions de travail et salaire). Les entreprises utilisatrices profitent du travail de sélection de la main d’œuvre effectué par les firmes d’intérim.
De fait, le risque lié aux fluctuations de l’activité est reporté sur l’entreprise d’intérim, qui elle-même a la faculté de l’imputer au travailleur concerné...