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Le Monolecte
Décade
Article mis en ligne le 18 novembre 2014
dernière modification le 13 novembre 2014

Il y a 3649 jours exactement, j’ouvrais Le Monolecte.

(...) ces 10 années m’ont profondément changée.

De toute manière, 10 ans, ça change tout le monde, c’est assez inévitable.

Ce dont je me souviens encore, c’est d’une nécessité, celle de communiquer. Cela a commencé assez rapidement après la naissance de ma fille. Faire naitre un enfant est déjà un grand bouleversement en soi, je doute que beaucoup de gens deviennent parents sans en être profondément affectés.

(...) Avant Le Monolecte, il y a eu la vie numérique.

Bien sûr, je pratiquais déjà avant Le Village. Depuis 1998, je formais des gens à utiliser l’Internet grand public tout nouveau, à naviguer dans ses ressources, à communiquer, à rencontrer, mais entrer délibérément dans une communauté était autre chose. J’avais déjà un site, ouvert en 1996 : Cinéma et éthologie, mais c’était du petit site à la papa, tout écrit en HTML dans Composer, quelque chose d’antérieur à l’émergence du participatif, lequel était essentiellement sur les forums.

Le Monolecte a commencé quelque part dans la communauté du Village, pendant nos discussions à bâtons rompus et nos bagarres terribles de village gaulois. C’est impressionnant de voir à quelle vitesse nous créons du lien ou de la haine avec des gens que l’on n’a jamais vus et que l’on ne rencontrera jamais. C’est impressionnant de ressentir des modifications physiologiques fortes qui nous ravagent lorsqu’on lit telle ou telle chose. On rit comme une débile devant son clavier ou l’on se prend une giclée d’adrénaline en pleine poire devant une attaque d’une violence insensée. On trolle, on gueule, on crée des camps retranchés, on lutte pour le leadeurship du groupe, on se rapproche et on se déchire : on fait société avec une totale désinhibition due à l’absence de corps, de mimiques, de contrôle social aussi, du fait de la distance physique et de la proximité intellectuelle. On se joue des guerres de purs esprits avant de se rendre compte que c’est aussi réel qu’un poing dans la gueule.

Le cyberespace m’a modifiée. (...)