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De la plaine de Beauce aux étangs de Sologne, la chasse à l’immigré est ouverte.
/RESF
Article mis en ligne le 11 mai 2014

Après l’annonce par le Maire d’Orléans de la mise en place d’un adjoint chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, c’est au tour du Président du Conseil Général, lui aussi à l’UMP, d’apporter sa pierre à la xénophobie distillée par certains élus du Loiret, en s’en prenant aux mineurs isolés étrangers dans un arrêté du 7 avril 2014.

Rêvant sans doute tous deux d’être un jour Président de la République, ils s’en attribuent à leur façon certaines missions régaliennes dans leur petit territoire réciproque. Leur mandat de député pour l’un, de sénateur pour l’autre, ne sont décidément plus à la hauteur de leurs ambitions. En attendant de s’installer à l’Elysée, ils se voient bien, l’un Président de la République Orléanaise, l’autre de la République Loirétaine. Ayant parfaitement compris que la xénophobie, ce vieux réflexe de la peur de l’autre, peur de la différence, pouvait payer sur le plan électoral, aiguillonnés par les discours du Front National, nos deux compères font dans la surenchère sur les questions de l’immigration. Il n’y a qu’une place à l’Elysée !

Passant du discours aux actes, le Maire d’Orléans s’attaque directement aux familles qu’elles soient françaises ou étrangères résidant légalement en France dans la bonne ville d’Orléans, leur rendant à toutes de plus en plus difficile l’obtention du certificat d’accueil exigé pour la visite d’un parent. Il en est de même pour les mariages entre ou avec étrangers. (...)

N’ayant nullement l’intention d’ouvrir de nouvelles places, le Président rejette à l’avance toute prise en charge sociale des mineurs isolés étrangers.

Il les condamne, aux mépris des lois de protection de la jeunesse, à vivre à la rue. A moins qu’il n’invente bientôt une obligation de reconduite aux frontières du Loiret. Le jeune pourrait peut-être être expulsé vers le Loir-et-Cher, ou pire encore vers l’Eure-et-Loir ? Peut être rêve-t-il de charters vers le 93 ? Ou à la création de bantoustans ?

Il est vrai que dans leur pays d’origine, c’est à cette situation de vie que ces jeunes ont été confrontés. Soumis à la guerre, au terrorisme, à la misère sociale, aux véritables trafiquants d’esclaves que sont les passeurs et les profiteurs gérant les filières, le Loiret, ne leur offre plus rien. Seuls les touristes argentés sont désormais bienvenus dans ce département. (...)