
l’ancien directeur du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en vient enfin à critiquer ce qu’il a lui-même cautionné, ce que tous les critiques ont déjà largement exposé : pour satisfaire l’industrie pharmaceutique, les experts chargés de la rédaction de cette « bible » des psychiatres font du disease mongering. Ils recyclent et renommes d’anciennes maladies pour les rendre plus attrayantes et plus rentables, ils inventent des maladies douteuses, appelées vaguement « troubles » pour la plupart.
Dans un entretien vidéo repris plus bas, Boris Cyrulnik commente le disease mongering et l’emprise de l’industrie pharmaceutique
De 106 maladies répertoriées dans la première édition du DSM en 1952, on est passé à plus de 350 dans le DSM IV. Et le DSM V, déjà fort décrié à cause des nombreux conflits d’intérêts majeurs des leaders d’opinion qui sont en train de le rédiger, en contiendra certainement encore plus…(...)
Ces experts décrivent ces « troubles » à l’aide de critères délibérément vagues, pour que bon nombre de bien-portants s’y identifient et pensent avoir trouvé l’explication de leur mal-être. Or celui-ci a la plupart du temps des raisons socio-économiques (un individu aux prises avec un système sur lequel il n’a aucune prise et qui le rend responsable de ses maux en les psychologisant – traduction de la « responsabilité » imposé par l’individualisme à la sauce néolibérale.(...)
Dans cette vidéo, Boris Cyrulnik commente le disease mongering, l’invention de fausses maladies et la mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la formation médicale continue, sur toute la formation post-universitaire des médecins et des psychothérapeutes.(...)
Cela n’a pas grand-chose à voir avec une démarche scientifique, mais tout à voir avec le marketing pharmaceutique et la recherche de profits à bas prix(...) Wikio