Deux types de cortèges se croisent dans les rues de Zagreb : les anciens combattants, nationalistes, et les protestataires rassemblés par Facebook, qui dénoncent le capitalisme. Tous se retrouvent pour exiger la démission du gouvernement et critiquer le rôle de l’Union européenne, et tous sont traités avec le même mépris par les politiciens et les « amis européens » de la Croatie. Une révolution est-elle en marche ? Il faudrait encore que ces deux courants se rejoignent.
toutes les manifestations organisées via Facebook, n’ont pas beaucoup de chances d’aboutir parce qu’elles ne sont guère organisées et n’ont pas le soutien suffisant des perdants de la transition, toutes catégories confondues. À moins, bien sûr, que les hommes politiques et leurs comparses - tous tellement hais - ne se résolvent d’eux-mêmes à mettre la tête sur le billot, ce qu’ils sont d’ailleurs en train de faire en montrant tant de mépris pour les manifestants... Bon, il faut quand même reconnaître que ces manifestations ont acquis un sacré poids en à peine quelques jours et que les protestataires n’y vont pas par quatre chemins. Bien sûr, cette « révolution » risque de se saborder, mais je parlerai plus loin de ces dangers suicidaires. Voyons d’abord d’un peu plus près ce fascinant phénomène.(...)
Pour finir, nos radicaux promeneurs ont visité les sièges des principaux médias qui se sont empressés de minimiser l’ampleur du mécontentement général. Évidemment, ces mêmes médias se seraient ralliés à la cause des manifestants s’ils avaient flairé son succès.(...)
Pour la première fois, les gens ont pris massivement conscience qu’il fallait s’attaquer au représentant de l’ordre mondial actuel à savoir, sa majesté le Capitalisme, pour trouver une explication aux nombreux maux de notre société.(...)
le mouvement ne se rue pas avec le même empressement qu’en Tunisie ou en Egypte, pour occuper les bâtiments gouvernementaux. Le danger est toutefois d’assister à une mini reproduction de la révolution libyenne. Et là je pense à la tournure que peuvent prendre les manifestations quand viennent y prendre part des anciens combattants. C’est juste une question de temps et le compte à rebours a commencé. (...)