
Trois membres fondateurs de l’alliance mondiale des assureurs pour l’objectif zéro carbone (NZIA) ont annoncé leur départ jeudi.
L’alliance mondiale des assureurs pour l’objectif zéro carbone (NZIA) a du plomb dans l’aile. Trois membres fondateurs, le réassureur Scor et les géants Axa et Allianz ont annoncé, jeudi 25 mai, leur départ, dans un contexte de pression conservatrice aux Etats-Unis. Cette alliance avait été créée en juillet 2021 sous l’égide de l’ONU. Le rôle des assureurs est central dans l’exploitation des énergies fossiles, principale cause du réchauffement climatique : les entreprises charbonières, pétrolières ou gazières ont besoin de leur service pour assurer leurs projets. (...)
Le premier assureur français, Axa, "poursuivra son parcours individuel en matière de développement durable, en tant qu’assureur, investisseur et entreprise responsable", précise un communiqué, tandis qu’Allianz a indiqué garder ses objectifs climatiques "inchangés". Plus tôt dans la journée, Thierry Léger, directeur général de Scor depuis le 1er mai, a également annoncé le départ de l’alliance devant les actionnaires réunis en assemblée générale. "Nous avons aujourd’hui décidé de quitter la NZIA. Cela ne change rien à nos engagements, ni à notre feuille de route" en matière de lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il déclaré.
Une offensive de procureurs républicains aux Etats-Unis
Un peu plus tôt dans la semaine, c’est Swiss Re qui avait claqué la porte de cette alliance. Trois autres poids lourds européens les avaient précédé ces derniers mois en annonçant leur départ : Munich Re, Hannover Re et l’assureur Zurich. Dans la foulée de ces nouvelles défections, le français Matmut a également annoncé son départ. Ni Axa, ni Allianz, ni Scor n’ont détaillé les raisons de ces départs mais fin mars, Munich Re avait évoqué des risques d’entrave à la libre concurrence inhérents à ce type d’alliance. (...)
Il y a une semaine, une vingtaine de procureurs d’Etats républicains des Etats-Unis ont en effet envoyé une lettre de critiques à l’alliance. Pour les plus gros membres, présents aux Etats-Unis, rester dans l’alliance implique donc un risque juridique, avec des années de procédures.
Les assureurs "doivent lutter contre le déni du climat, et non y céder" (...)