Une étude publiée lundi 11 septembre révèle que la fourmi de feu a été identifiée en Sicile. C’est l’une des espèces les plus invasives au monde, qui peut rendre certains milieux « infréquentables ».
Les chercheurs ont identifié 88 nids en Sicile, répartis sur une surface de 4,7 hectares. Cette espèce pourrait s’étendre « à une vitesse alarmante » sur l’ensemble du continent, alerte dans un communiqué Mattia Menchetti, de l’Institut de biologie évolutive espagnol. Cela pourrait avoir des conséquences majeures sur l’environnement et la santé. (...)
Originaire d’Amérique du Sud, la fourmi de feu a déjà fait son trou en Australie, en Chine, dans les Caraïbes, au Mexique et aux États-Unis, aidée par le commerce international de plantes. Elle tire son nom de ses piqûres douloureuses, qui peuvent provoquer des chocs anaphylactiques. (...)
Paris, Londres ou Barcelone à risque
Selon les auteurs de cette étude, 7 % du continent convient aujourd’hui à cette espèce. Le changement climatique pourrait favoriser sa propagation. 50 % des zones urbaines européennes — dont Paris, Londres, Barcelone, Amsterdam, ou encore Rome — sont à risque, avertissent-ils. Le plan des scientifiques pour contenir cette espèce consiste à éradiquer les nids et surveiller les sites où elle s’est installée, en s’inspirant de ce qu’a fait la Nouvelle-Zélande — seul pays qui est parvenu à s’en débarrasser.
Cette étude paraît quelques jours seulement après la publication d’un rapport de l’IPBES, le « Giec de la biodiversité », alertant sur la croissance fulgurante des espèces exotiques invasives. Ces dernières sont impliquées dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux à travers le monde. L’envolée du commerce international, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique contribuent grandement à ce phénomène.