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France TV Info
Covid-19 : pourquoi le variant identifié au Brésil, plus contagieux, inquiète en France
Article mis en ligne le 13 avril 2021

MAJ. 15h57 : La France suspend "jusqu’à nouvel ordre" tous les vols en provenance du Brésil, annonce le Premier ministre, Jean Castex.

15h56 : En début de journée, les autorités sanitaires américaines avaient annoncé qu’elles préconisaient de faire une "pause" dans l’utilisation du vaccin Janssen, après avoir reçu plusieurs signalements portant sur des cas sévères de caillots sanguins. "Nous avons examiné ces cas avec les autorités sanitaires européennes" et "nous avons pris la décision de retarder de manière proactive le déploiement de notre vaccin en Europe", annonce le laboratoire Johnson & Johnson dans un communiqué.

Il (le variant brésilien) est jugé plus transmissible, et plus résistant aux vaccins. Selon une étude brésilienne, il serait aussi en cause dans l’augmentation du nombre de morts de l’épidémie dans ce pays où la situation sanitaire ne cesse de s’aggraver.

Un triste palmarès. Après les Etats-Unis et l’Inde, le Brésil est le troisième pays le plus touché par la pandémie de Covid-19. Et l’épidémie flambe dans ce pays d’Amérique du Sud, avec plus de 66 000 décès enregistrés au seul mois de mars, soit plus du double que le précédent triste record mensuel de juillet 2020. (...)

Autre particularité de ce pays : la variante du virus, nommée P.1, y est désormais majoritaire. Pourquoi ce variant dit "brésilien" inquiète-t-il en France, où il est encore, selon Santé publique France, très minoritaire ?

Parce qu’il serait plus dangereux

Selon une étude de l’Association brésilienne des soins intensifs (AMIB), dévoilée dimanche 11 avril, ce variant du virus identifié au Brésil est l’une des causes principales de la hausse spectaculaire du nombre des morts au mois de mars. Les chercheurs notent ainsi que des patients plus jeunes sont plus gravement atteints qu’avant.

La majorité des Brésiliens (52,2%) souffrant du Covid-19 en soins intensifs ont désormais moins de 40 ans, selon ces travaux. Or ils n’étaient que 14,6% au début de la pandémie il y a un an, puis 45% entre septembre et février, selon le coordinateur de l’étude, Ederlon Rezende, cité par l’AFP. Le bond est notable, même si d’autres facteurs que ce variant peuvent expliquer le rajeunissement des patients en réanimation (et notamment la vaccination des plus âgés). (...)

"Les malades plus jeunes, sans avoir eu d’autres maladies, présentent à leur arrivée aux soins intensifs des cas plus graves", précise-t-il. Dans Le Parisien, la docteure Marie-Christine Duniau, médecin conseil auprès du consulat français au Brésil, renchérit et dresse un tableau inquiétant : "On voit beaucoup plus d’insuffisances respiratoires, d’embolies, d’accidents cardiaques alors que c’était très rare au début de l’épidémie". Depuis le début de la pandémie, plus de 350 000 personnes (sur 212 millions d’habitants) sont mortes de la mal

Parce que les mesures prises par la France sont jugées insuffisantes

Face à ce virus jugé très contagieux, l’exécutif est pointé du doigt depuis quelques jours pour ses mesures jugées trop légères, bien que ce virus soit encore minoritaire en France – il représente moins de 5% des contaminations, avec le variant identifié en Afrique du Sud. "Il est toujours possible de voyager entre le Brésil et la France malgré l’inquiétude autour du variant brésilien", souligne ainsi la cellule Vrai ou Fake de franceinfo. adie au Brésil. Seuls les Etats-Unis ont un bilan pire, avec plus de 560 000 morts.

Parce qu’il est plus transmissible et résistant aux vaccins (...)

"Ce variant brésilien est manifestement nettement plus transmissible que la souche historique, mais également probablement que la souche britannique. S’il arrive sur le sol européen et français, il pourra connaître une croissance rapide."
Rémi Salomon, professeur de médecine à l’AP-HP (...)

Lundi sur France 2, il s’était montré encore plus alarmiste. "Il y a toutes les raisons d’être inquiet, s’il (le variant) vient et prend de l’ampleur en Europe, il peut faire une quatrième vague qui peut être très meurtrière", a-t-il déclaré dans le journal de 20 heures (à partir de 1’ dans la vidéo). (...)

Parce que les mesures prises par la France sont jugées insuffisantes

Face à ce virus jugé très contagieux, l’exécutif est pointé du doigt depuis quelques jours pour ses mesures jugées trop légères, bien que ce virus soit encore minoritaire en France – il représente moins de 5% des contaminations, avec le variant identifié en Afrique du Sud. "Il est toujours possible de voyager entre le Brésil et la France malgré l’inquiétude autour du variant brésilien", souligne ainsi la cellule Vrai ou Fake de franceinfo. (...)

Pour nombre de médecins, à commencer par le professeur Rémi Salomon, les mesures prises par la France s’avèrent donc insuffisantes face à cette menace. Lorsque les tests sont réalisés trop tôt, détaille le spécialiste, ils ne dépistent pas encore la maladie. Des personnes infectées risquent ainsi de continuer à circuler sans s’isoler.

"Si vous vous contaminez la veille ou l’avant-veille de votre départ et que vous faites un test PCR juste avant de prendre l’avion, ce test sera négatif. Il ne devient positif qu’au bout de quatre, cinq ou six jours après la contamination. De même, le test antigénique qu’on ferait à l’arrivée à Paris serait tout aussi négatif. Donc on va manquer toute une partie des gens qui se seront contaminés dans les jours qui précèdent leur départ." (...)

Il juge donc nécessaire de bloquer les vols ou d’imposer aux passagers arrivant du Brésil une quarantaine réelle d’une dizaine de jours, avec des tests à l’issue de cette période d’isolement. A l’instar de ce qui se passe, notamment, en Grande-Bretagne. Du côté du ministère des Affaires étrangères français, contacté par la cellule Vrai ou Fake, on compte plutôt sur "l’engagement et la responsabilité de chacun (...) pour limiter la diffusion du virus en France et en Europe".