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Comment l’industrie pharmaceutique tente d’influencer les étudiants en médecine
Article mis en ligne le 2 avril 2016
dernière modification le 31 mars 2016

Universités de médecine et hôpitaux, où officient les internes, sont ciblés par l’industrie pharmaceutique. L’enjeu : créer une proximité pour imposer leurs produits et influencer les choix de ces futurs médecins. Entre nécessaire information sur les traitements et molécules existants et stratégie commerciale agressive, la présence des industries pharmaceutiques et de leurs visiteurs médicaux y est-elle encadrée ?

De plus en plus d’étudiants s’en alarment. Un classement des universités françaises, à partir de leur indépendance vis-à-vis des grands labos, pourrait bien venir bouleverser ces pratiques.

C’est un rendez-vous ordinaire, presque routinier. Tous les lundis soir, dans ce service de chirurgie d’un hôpital parisien, le personnel soignant de garde se rassemble pour partager un repas... offert par un laboratoire pharmaceutique. Un « staff », comme on l’appelle dans le milieu. À côté des médecins : un « visiteur médical », un commercial chargé de promouvoir les dernières trouvailles de la marque pharmaceutique pour laquelle il travaille. « Il n’y avait évidemment pas de nouveaux produits hospitaliers à présenter chaque semaine, se rappelle Louise, une externe passée par ce service. Et j’avais l’impression qu’il était parfois difficile de justifier le traiteur ! »

La présence régulière de ce représentant privé dans ce lieu public est presque institutionnalisée. Comme celle des visiteurs médicaux en général, qui parcourent les couloirs, mallette à la main, à la recherche du temps perdu des médecins pour leur présenter le dernier médicament sorti de leur laboratoire. Leur objectif : toucher les prescripteurs d’aujourd’hui, et ceux de demain, internes et externes en formation à l’hôpital. Les visiteurs médicaux leur offrent ainsi des plaquettes qui récapitulent les grandes classes de médicaments – présentés avec leurs noms commerciaux plutôt que le nom de leur molécule (voir plus bas) –, des stylos, des échantillons de médicaments ou du matériel pédagogique pour expliquer les pathologies aux patients. De quoi faciliter la vie de ces étudiants médecins pressés.
Intérêts commerciaux contre savoir universitaire ? (...)

Certains professeurs poussent parfois les étudiants à participer à ces réunions. « On nous dit : vous devez vous rendre à ces staffs pour apprendre, ajoute Louise. Pourtant, les visiteurs médicaux ne sont pas des universitaires, mais des commerciaux qui sont là pour faire de la promotion. » (...)

Si les laboratoires portent leur attention sur les étudiants, c’est parce que ces derniers sont les futurs prescripteurs. Pour apprendre à prescrire, il faut être informé sur les médicaments. (...)