
La politique israélienne vis-à-vis du territoire et du peuple palestinien fait régulièrement l’objet de condamnations internationales. Cela n’empêche pourtant pas de nombreux États et entreprises, en particulier en Europe, d’entretenir des relations économiques étroites avec l’État d’Israël et ses colonies de peuplement illégales.
Depuis plus de septante-quatre ans de colonisation sioniste-israélienne de la Palestine, le peuple palestinien subit une Nakba continue, faite de dépossession, de fragmentation, de persécution et de nettoyage ethnique. La ségrégation, l’occupation militaire prolongée, l’apartheid, les violations systématiques et généralisées des droits humains, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont autant de manifestations clés du projet d’Israël, un État intrinsèquement militarisé qui pratique un colonialisme de peuplement. C’est ainsi que le peuple palestinien s’est vu refuser le droit à l’autodétermination qui englobe naturellement le droit au retour des réfugié·es palestinien·nes. (...)
À travers son gouvernement et ses institutions, et avec la collaboration d’acteurs privés et intergouvernementaux, Israël facilite le transfert de colons juifs israéliens dans le territoire palestinien (et syrien) occupé. La politique de peuplement illégale appliquée par Israël viole les droits humains des Palestinien·nes de multiples manières, notamment en les privant du droit à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur leurs terres et autres ressources naturelles. Elle affaiblit et sape aussi le droit des Palestinien·nes à la liberté de mouvement.
Les colonies israéliennes, leur maintien et leur expansion sont illégales au regard du droit international et constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en vertu du statut de Rome de la Cour pénale internationale (...)
Implication des entreprises dans la colonisation, l’occupation et l’apartheid
De nombreuses sociétés israéliennes et multinationales ont joué un rôle clé dans le maintien et la croissance de l’entreprise de peuplement illégale menée par Israël. Elles ont contribué à de graves violations des droits humains et en ont tiré profit. Des centaines d’entreprises opèrent dans les colonies israéliennes de peuplement établies en Cisjordanie, fournissant des emplois et des revenus à des dizaines de milliers de colons israéliens, et permettant de maintenir et de normaliser leur présence. (...)
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse
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La politique israélienne vis-à-vis du territoire et du peuple palestinien fait régulièrement l’objet de condamnations internationales. Cela n’empêche pourtant pas de nombreux États et entreprises, en particulier en Europe, d’entretenir des relations économiques étroites avec l’État d’Israël et ses colonies de peuplement illégales.
Depuis plus de septante-quatre ans de colonisation sioniste-israélienne de la Palestine, le peuple palestinien subit une Nakba continue, faite de dépossession, de fragmentation, de persécution et de nettoyage ethnique. La ségrégation, l’occupation militaire prolongée, l’apartheid, les violations systématiques et généralisées des droits humains, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont autant de manifestations clés du projet d’Israël, un État intrinsèquement militarisé qui pratique un colonialisme de peuplement. C’est ainsi que le peuple palestinien s’est vu refuser le droit à l’autodétermination qui englobe naturellement le droit au retour des réfugié·es palestinien·nes.
À la suite de son occupation militaire de la Cisjordanie, en ce compris Jérusalem-Est, et de la bande de Gaza en 1967, régions qui constituent les territoires palestiniens occupés (TPO) bénéficiant d’une reconnaissance internationale, Israël s’est efforcé de poursuivre l’extension de son contrôle territorial, entre autres, en amplifiant son entreprise illégale de peuplement en Cisjordanie, y compris dans la partie orientale de Jérusalem. Le programme expansionniste d’Israël, l’annexion rampante et les mesures et actions qui y sont liées ont finalement amené la création, dans ces deux territoires, d’environ 300 colonies israéliennes illégales comptant plus de 720 000 colons juifs israéliens (OLP, 2021).
Ces peuplements coloniaux israéliens sont établis sur des terres palestiniennes privées et publiques détenues par des Palestinien·nes, que les autorités israéliennes s’approprient systématiquement et stratégiquement sous le prétexte qu’il s’agit de « terres abandonnées », de zones militaires et de zones de tir fermées, de réserves naturelles, de sites archéologiques ou de « terres étatiques ». Cet accaparement s’ajoute à l’appropriation de propriétés et de ressources naturelles palestiniennes, à la démolition d’habitations et aux restrictions imposées par Israël aux droits des Palestinien·nes en matière d’aménagement du territoire, de zonage et de résidence dans d’importantes parties des TPO, sans oublier l’institutionnalisation d’un environnement coercitif [1].
À travers son gouvernement et ses institutions, et avec la collaboration d’acteurs privés et intergouvernementaux, Israël facilite le transfert de colons juifs israéliens dans le territoire palestinien (et syrien) occupé. La politique de peuplement illégale appliquée par Israël viole les droits humains des Palestinien·nes de multiples manières, notamment en les privant du droit à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur leurs terres et autres ressources naturelles. Elle affaiblit et sape aussi le droit des Palestinien·nes à la liberté de mouvement.
Les colonies israéliennes, leur maintien et leur expansion sont illégales au regard du droit international et constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en vertu du statut de Rome de la Cour pénale internationale. L’illégalité des colonies de peuplement israéliennes établies dans les territoires occupés a été réaffirmée à plusieurs reprises, notamment, par la résolution 2 334 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies, la résolution 70/89 (2015) de l’Assemblée générale des Nations unies et la Cour internationale de justice (CIJ) en 2004. Le droit humanitaire international interdit à la puissance occupante de transférer sa population civile en territoire occupé et de transférer et de déplacer de force la population protégée, le contraire constituant de fait une violation grave de la 4e convention de Genève et un crime de guerre en vertu du Statut de la Cour pénale internationale (CPI).
La confiscation par Israël de terres et de biens palestiniens en vue de la construction de colonies de peuplement résidentielles, agricoles, touristiques et industrielles équivaut à une appropriation illégale, tandis que la destruction et l’appropriation massives de biens non justifiées par des nécessités militaires constituent une infraction grave et sont considérées comme des crimes de guerre par le statut de Rome. En outre, l’expropriation et l’exploitation des ressources naturelles en territoires occupés au profit de la puissance occupante, de son économie et de sa population contreviennent aux lois sur l’occupation et au droit humanitaire international et constituent un crime de guerre de pillage.
Il n’empêche que le gouvernement israélien a continué à soutenir et à faciliter la construction et l’extension des colonies et des avant-postes israéliens dans les TPO. Il a pratiqué cette politique par le biais de mesures politiques, de lois et d’ordonnances militaires qui autorisent l’appropriation des terres palestiniennes, et a accéléré ainsi la construction de logements pour les colons et de bâtiments publics, en facilitant les plans et les appels d’offres en vue de l’expansion des colonies, en offrant des incitants financiers et en assurant la sécurité et la protection des colons et des colonies de peuplement.
Implication des entreprises dans la colonisation, l’occupation et l’apartheid
De nombreuses sociétés israéliennes et multinationales ont joué un rôle clé dans le maintien et la croissance de l’entreprise de peuplement illégale menée par Israël. Elles ont contribué à de graves violations des droits humains et en ont tiré profit. Des centaines d’entreprises opèrent dans les colonies israéliennes de peuplement établies en Cisjordanie, fournissant des emplois et des revenus à des dizaines de milliers de colons israéliens, et permettant de maintenir et de normaliser leur présence. L’implication des sociétés commerciales pour ce qui est de permettre, faciliter et exploiter directement et indirectement l’établissement et l’extension des colonies de peuplement est avérée [2], comme l’illustreront quelques exemples tout au long de cet article.
Des entités privées, commerciales et industrielles ont joué un rôle central, directement et indirectement, dans la création, la mise en œuvre et le maintien du projet de colonisation d’Israël en Palestine. En fait, dès avant la création de l’État d’Israël en 1948, les dirigeants et hommes d’affaires sionistes établissaient déjà des plans d’annexion et de domination à travers des projets visant à contrôler les terres, les ressources en eau et les réseaux électriques [3]. Ces projets sont allés de pair avec la dépossession massive et le meurtre de Palestinien·nes par les milices sionistes et les groupes terroristes, qui ont composé plus tard l’armée israélienne.
À cet effet, pendant sept décennies, Israël a institué d’innombrables politiques, lois et pratiques visant à contrôler, réglementer et entraver tous les aspects de la vie palestinienne, y compris les nécessités fondamentales de la vie humaine, tout en niant au peuple palestinien son droit inaliénable à l’autodétermination et à la souveraineté sur ses ressources et richesses naturelles. La maladministration illégale, par Israël, du territoire qu’il occupe, ainsi que son exploitation illégale et discriminatoire des ressources du peuple palestinien des deux côtés de la « ligne verte [4] », a fait de l’économie palestinienne une économie captive et paralysée, tandis que les Palestinien·nes sont de plus en plus tributaires de l’aide humanitaire et étrangère.
Dans le même temps, Israël a veillé à ce que les ressources qu’il exploite illégalement profitent à sa propre économie et soient investies dans celle-ci, ainsi que dans des projets de développement en sa faveur. (...)
Apartheid de l’eau (...)
Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse
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La politique israélienne vis-à-vis du territoire et du peuple palestinien fait régulièrement l’objet de condamnations internationales. Cela n’empêche pourtant pas de nombreux États et entreprises, en particulier en Europe, d’entretenir des relations économiques étroites avec l’État d’Israël et ses colonies de peuplement illégales.
Depuis plus de septante-quatre ans de colonisation sioniste-israélienne de la Palestine, le peuple palestinien subit une Nakba continue, faite de dépossession, de fragmentation, de persécution et de nettoyage ethnique. La ségrégation, l’occupation militaire prolongée, l’apartheid, les violations systématiques et généralisées des droits humains, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont autant de manifestations clés du projet d’Israël, un État intrinsèquement militarisé qui pratique un colonialisme de peuplement. C’est ainsi que le peuple palestinien s’est vu refuser le droit à l’autodétermination qui englobe naturellement le droit au retour des réfugié·es palestinien·nes.
À la suite de son occupation militaire de la Cisjordanie, en ce compris Jérusalem-Est, et de la bande de Gaza en 1967, régions qui constituent les territoires palestiniens occupés (TPO) bénéficiant d’une reconnaissance internationale, Israël s’est efforcé de poursuivre l’extension de son contrôle territorial, entre autres, en amplifiant son entreprise illégale de peuplement en Cisjordanie, y compris dans la partie orientale de Jérusalem. Le programme expansionniste d’Israël, l’annexion rampante et les mesures et actions qui y sont liées ont finalement amené la création, dans ces deux territoires, d’environ 300 colonies israéliennes illégales comptant plus de 720 000 colons juifs israéliens (OLP, 2021).
Ces peuplements coloniaux israéliens sont établis sur des terres palestiniennes privées et publiques détenues par des Palestinien·nes, que les autorités israéliennes s’approprient systématiquement et stratégiquement sous le prétexte qu’il s’agit de « terres abandonnées », de zones militaires et de zones de tir fermées, de réserves naturelles, de sites archéologiques ou de « terres étatiques ». Cet accaparement s’ajoute à l’appropriation de propriétés et de ressources naturelles palestiniennes, à la démolition d’habitations et aux restrictions imposées par Israël aux droits des Palestinien·nes en matière d’aménagement du territoire, de zonage et de résidence dans d’importantes parties des TPO, sans oublier l’institutionnalisation d’un environnement coercitif [1].
À travers son gouvernement et ses institutions, et avec la collaboration d’acteurs privés et intergouvernementaux, Israël facilite le transfert de colons juifs israéliens dans le territoire palestinien (et syrien) occupé. La politique de peuplement illégale appliquée par Israël viole les droits humains des Palestinien·nes de multiples manières, notamment en les privant du droit à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur leurs terres et autres ressources naturelles. Elle affaiblit et sape aussi le droit des Palestinien·nes à la liberté de mouvement.
Les colonies israéliennes, leur maintien et leur expansion sont illégales au regard du droit international et constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en vertu du statut de Rome de la Cour pénale internationale. L’illégalité des colonies de peuplement israéliennes établies dans les territoires occupés a été réaffirmée à plusieurs reprises, notamment, par la résolution 2 334 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies, la résolution 70/89 (2015) de l’Assemblée générale des Nations unies et la Cour internationale de justice (CIJ) en 2004. Le droit humanitaire international interdit à la puissance occupante de transférer sa population civile en territoire occupé et de transférer et de déplacer de force la population protégée, le contraire constituant de fait une violation grave de la 4e convention de Genève et un crime de guerre en vertu du Statut de la Cour pénale internationale (CPI).
La confiscation par Israël de terres et de biens palestiniens en vue de la construction de colonies de peuplement résidentielles, agricoles, touristiques et industrielles équivaut à une appropriation illégale, tandis que la destruction et l’appropriation massives de biens non justifiées par des nécessités militaires constituent une infraction grave et sont considérées comme des crimes de guerre par le statut de Rome. En outre, l’expropriation et l’exploitation des ressources naturelles en territoires occupés au profit de la puissance occupante, de son économie et de sa population contreviennent aux lois sur l’occupation et au droit humanitaire international et constituent un crime de guerre de pillage.
Il n’empêche que le gouvernement israélien a continué à soutenir et à faciliter la construction et l’extension des colonies et des avant-postes israéliens dans les TPO. Il a pratiqué cette politique par le biais de mesures politiques, de lois et d’ordonnances militaires qui autorisent l’appropriation des terres palestiniennes, et a accéléré ainsi la construction de logements pour les colons et de bâtiments publics, en facilitant les plans et les appels d’offres en vue de l’expansion des colonies, en offrant des incitants financiers et en assurant la sécurité et la protection des colons et des colonies de peuplement.
Implication des entreprises dans la colonisation, l’occupation et l’apartheid
De nombreuses sociétés israéliennes et multinationales ont joué un rôle clé dans le maintien et la croissance de l’entreprise de peuplement illégale menée par Israël. Elles ont contribué à de graves violations des droits humains et en ont tiré profit. Des centaines d’entreprises opèrent dans les colonies israéliennes de peuplement établies en Cisjordanie, fournissant des emplois et des revenus à des dizaines de milliers de colons israéliens, et permettant de maintenir et de normaliser leur présence. L’implication des sociétés commerciales pour ce qui est de permettre, faciliter et exploiter directement et indirectement l’établissement et l’extension des colonies de peuplement est avérée [2], comme l’illustreront quelques exemples tout au long de cet article.
Des entités privées, commerciales et industrielles ont joué un rôle central, directement et indirectement, dans la création, la mise en œuvre et le maintien du projet de colonisation d’Israël en Palestine. En fait, dès avant la création de l’État d’Israël en 1948, les dirigeants et hommes d’affaires sionistes établissaient déjà des plans d’annexion et de domination à travers des projets visant à contrôler les terres, les ressources en eau et les réseaux électriques [3]. Ces projets sont allés de pair avec la dépossession massive et le meurtre de Palestinien·nes par les milices sionistes et les groupes terroristes, qui ont composé plus tard l’armée israélienne.
À cet effet, pendant sept décennies, Israël a institué d’innombrables politiques, lois et pratiques visant à contrôler, réglementer et entraver tous les aspects de la vie palestinienne, y compris les nécessités fondamentales de la vie humaine, tout en niant au peuple palestinien son droit inaliénable à l’autodétermination et à la souveraineté sur ses ressources et richesses naturelles. La maladministration illégale, par Israël, du territoire qu’il occupe, ainsi que son exploitation illégale et discriminatoire des ressources du peuple palestinien des deux côtés de la « ligne verte [4] », a fait de l’économie palestinienne une économie captive et paralysée, tandis que les Palestinien·nes sont de plus en plus tributaires de l’aide humanitaire et étrangère.
Dans le même temps, Israël a veillé à ce que les ressources qu’il exploite illégalement profitent à sa propre économie et soient investies dans celle-ci, ainsi que dans des projets de développement en sa faveur. L’appropriation des terres et des ressources trouve un bel exemple dans l’entreprise de peuplement illégale menée en Cisjordanie occupée, y compris la partie orientale de Jérusalem, et dans le Golan syrien occupé (Al-Haq, 2016). Des sociétés publiques et privées israéliennes ainsi que des multinationales y ont joué un rôle crucial, en permettant et exploitant ce régime basé sur des objectifs bien établis de conquête, d’élimination et de substitution.
Apartheid de l’eau
Les Palestinien·nes sont confronté·es à un système discriminatoire oppressif et à des acteurs, notamment les autorités, les institutions et les entreprises israéliennes, qui les ciblent, les marginalisent et les exploitent. Dans la bande de Gaza, seule une personne sur dix a accès à l’eau potable selon l’Unicef, alors que 96% de l’eau provenant de l’unique aquifère de Gaza est impropre à la consommation humaine, et ce en grande partie à cause du bouclage et du blocus imposés par Israël depuis quinze ans. En Cisjordanie et à Jérusalem, l’accès des Palestinien·nes à l’eau et à l’électricité est subordonné à celui des colons juifs israéliens résidant illégalement dans les TPO.
En plus de son contrôle institutionnalisé sur les ressources en eau présentes à travers la Palestine et sur leur exploitation, Israël a également construit un mur de séparation/d’annexion qui a été utilisé pour s’en approprier davantage, confisquer et détruire les infrastructures hydrauliques et empêcher la reconstruction et la rénovation des réseaux de distribution et des conduites. Il ne s’agit là que d’un exemple des méthodes, politiques et pratiques qui entravent le droit des Palestinien·nes à l’accès à l’eau. (...)
Union européenne-Israël : des relations fortes en faveur de la colonisation (...)