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Climat : les leçons de la conférence de Varsovie avant d’aborder celle de Paris
Geneviève Azam, économiste, porte-parole d’Attac-France Maxime Combes, économiste, membre d’Attac France Nicolas Haeringer, membre du Conseil scientifique d’Attac France
Article mis en ligne le 23 décembre 2013
dernière modification le 18 décembre 2013

Des pays qui revoient leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2 à la baisse, un Fonds vert pour le climat toujours vide, des mouvements sociaux qui quittent les négociations quand l’industrie des énergies fossiles y conserve sa mainmise… La 19e conférence sur le climat qui s’est achevée fin novembre à Varsovie, en Pologne, a tout d’une caricature. Seule certitude : la France accueillera la conférence de l’Onu sur le climat en 2015. Dans cette tribune, des membres d’Attac France recommandent au gouvernement quelques pistes pour se libérer du poids des intérêts privés.

(...) « Assez c’est assez », « assez de discours, des actes ». Sous ces slogans, les mouvements sociaux et ONG présents à Varsovie, constatant l’absence d’avancées répondant au désastre climatique déjà vécu par des millions de personnes, ont quitté la conférence. Une première. L’accord trouvé « in extremis » permet tout juste de poursuivre les négociations (...)

Pour ouvrir la brèche, nous invitons le gouvernement français à étudier et soutenir notre proposition visant à s’inspirer des règles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour se libérer du poids des intérêts privés.

La Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’OMS, entrée en vigueur en 2005, consacre en effet dans le droit international le principe selon lequel l’industrie du tabac ne doit jouer aucun rôle dans l’élaboration des politiques de santé publique, en raison du « conflit fondamental et irréconciliable entre les intérêts de cette industrie et ceux de la politique de santé publique » (article 5.3). Nous considérons qu’il devrait en être de même, dans le cadre de la Convention climat des Nations unies, pour l’ensemble des industries des énergies fossiles et des secteurs les plus émetteurs de gaz à effets de serre. Dans la perspective d’une conférence 2015 placée sous le signe de la justice et de l’ambition climatique, de l’urgence à agir, il s’agit d’une mesure légitime et indispensable.