Le réchauffement a affecté tous les compartiments du climat, de la hausse du mercure à l’élévation des océans en passant par la chute des surfaces de banquise.
Toutes les institutions dévolues à l’observation du climat l’ont déjà affirmé, avec leurs propres chiffres, en ordre dispersé ; l’Organisation météorologique mondiale (OMM) le confirme. Selon le dernier bilan climatique annuel établi par l’organisation onusienne, publié mardi 21 mars, l’année 2016 a bien été celle de tous les records.
Le réchauffement en cours a affecté, comme jamais auparavant, tous les compartiments du système climatique – de la hausse du mercure à l’élévation des océans, en passant par la chute des surfaces de banquise.
Les chiffres officiels traditionnellement présentés fin mars par l’OMM sont ceux qui feront autorité : ils proviennent de l’ensemble des données collectées par les principaux laboratoires de climatologie au cours de l’année écoulée.
Indicateur le plus frappant : celui de la température moyenne de la planète. Celle-ci a été supérieure de 1,1 °C à la moyenne de l’époque préindustrielle, battant ainsi le record établi par l’année précédente (1,04 °C). (...)
« Au point où nous sommes »
Dans certaines régions de l’Arctique, la température moyenne annuelle a excédé de plus de 3 °C la moyenne 1961-1990 : c’est le cas le long de la côte de l’Arctique russe, en Alaska ou encore dans le nord-ouest du Canada.
Très loin au nord, au sommet du monde, le nombre de degrés Celsius en excès semble irréel. La température enregistrée tout au long de l’année sur la station météorologique de l’aéroport de Svalbard, dans l’archipel norvégien du Spitzberg, excède de 6,5 °C la moyenne 1961-1990. (...)
Tout au long de l’année, le thermomètre terrestre a été tiré vers le haut par un puissant phénomène El Niño, très marqué en début d’année 2016, rappelle l’OMM. Ce phénomène naturel, qui revient en général tous les trois à sept ans, est marqué par un fort réchauffement des eaux de surface du Pacifique. Il fait grimper le mercure mais suscite aussi, dans certaines régions, des événements de précipitations ou des sécheresses extrêmes.
Il a aussi fait monter brusquement le niveau moyen des mers. Celui-ci, note l’OMM, s’est élevé de 1,5 centimètre entre novembre 2014 et février 2016. Cette hausse peut paraître modeste au béotien mais, à s’en tenir au rythme d’élévation du niveau des mers observé depuis vingt-cinq ans, elle représente quatre à cinq années de hausse moyenne en moins de seize mois…
« Les limites de notre connaissance »
Le fort El Niño n’est toutefois pas responsable de tous les phénomènes extrêmes observés. La tendance lourde au réchauffement a pris sa part. Car, El Niño ayant disparu, les températures de 2017 devaient fortement marquer le pas ; mais ce n’est pas ce que les climatologues observent pour l’heure. (...)