
Les Français ont un taux d’imprégnation parmi les plus élevés, pour certains pesticides, comparé aux Américains ou aux Allemands. C’est ce que révèle une étude de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), qui porte sur trois familles de pesticides et certains PCB [polychlorobiphényles]. Si l’alimentation est la première cause d’exposition, c’est surtout sur les usages domestiques que l’inVS met en garde. L’étude met en lumière que l’interdiction ou la restriction, au fil des années, de certains produits jugés trop toxiques, reste la seule voie pour diminuer l’exposition des individus et des écosystèmes.
La première place européenne de la France comme utilisatrice de pesticides se lit dans le corps des Français. L’institut national de veille sanitaire (inVS) a publié lundi 29 avril le second tome de son rapport consacré à l’« exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement », qui porte sur les pesticides et les PCB-NDL. Ce travail, qui s’inscrit dans le cadre du volet environnemental de l’étude nationale nutrition santé (ENNS), a été réalisé grâce à des analyses de sang, d’urine et de cheveux prélevées sur un échantillon représentatif de la population française en 2006-2007. Il reflète son imprégnation et son exposition chronique à des substances chimiques qui ont été ou sont toujours utilisées par le monde agricole et par les particuliers. (...)
L’inVS conclut sur l’efficacité des mesures d’interdiction et de restriction d’usage pour les pesticides organochlorés. Il appelle à porter « une attention particulière (…) aux pesticides organophosphorés et aux pyréthrinoïdes pour lesquels les niveaux français semblent être parmi les plus élevés en référence à des pays comparables. »