
Vers un scandale d’Etat ? Au détour des investigations conduites par la commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides aux Antilles, une audition conduite le 2 juillet dernier à Paris a révélé que 17 années d’archives datées de 1972 à 1989 auraient « disparu » du ministère de l’Agriculture ! L’un des plus graves désastres sanitaires contemporains est donc désormais en passe de tourner au scandale d’Etat, comme vient de le révéler un reportage choc de notre consoeur Cécile Marre de Martinique 1ère.
Des documents cruciaux datant de 1972 à 1989. Une découverte incroyable qui révèle un vrai problème car ces archives contiennent les avis de la commission de toxicité de l’époque. Comment et pourquoi ont-elles disparues ? Quelle est donc la teneur de ces autorisations de prolongation ?
Ce sont les procès verbaux qui contenaient les autorisations de mise sur le marché du chlordécone qui se seraient mystérieusement volatilisés…
Pour mieux entraver des actions en justice qui pourraient coûter des milliards d’euros à l’Etat ?
Voir le reportage video de Cécile Marre, de Martinique 1ère :
https://www.youtube.com/watch?v=aku...
Les premières auditions ont également révélé un questionnement concernant l’importation du chlordécone en Martinique et Guadeloupe, bien après sa date d’autorisation de vente.
Entre 1972 et 1981 le contexte était en effet des plus singulier avec un usage des plus flou du chlordécone. (...)
Le député de la Martinique (Parti progressiste martiniquais), Serge Letchimy, président de la commission d’enquête, a donc demandé officiellement que soient retrouvés les documents, ou à défaut d’avoir une « explication satisfaisante » à leur disparition.
La gouvernance et son efficacité dans la prise en charge du drame ont également été interrogées.
Pour le président de la commission : « il n’y a pas de pilote dans l’avion ».
Une attaque au vitriol adressée par le député à Alfred Marie-Jeanne, actuel président de l’exécutif de la Collectivité territoriale de la Martinique (CTM), qui n’aurait pas « fléché » les fonds européens sur le plan chlordécone, apprenait-on de surcroît le vendredi 5 juillet 2019 lors de l’audition de la DGOM (Direction Générale des Outre-Mer).
Et ce n’est pas tout.
Ces premières auditions ont aussi mis en lumière le flou entretenu par l’INSERM sur les liens entre les maladies et la pollution, qui souligne encore une fois que la recherche semble avoir été volontairement négligée.
C’est ainsi qu’à l’issue des auditions conduites le 8 juillet avec l’INCA (Institut National du Cancer), la cacophonie montait encore d’un cran. (...)
Les auditions, filmées et ouvertes à la presse, devraient reprendre en Martinique puis en Guadeloupe autour du 12 septembre prochain.
– La commission d’enquête parlementaire :
http://www.assemblee-nationale.fr/d...
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Lire aussi :
Le témoignage de Gérard Borvon, ce même jour 15 juillet 2019