
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi une résolution historique demandant à la justice internationale de clarifier les “obligations” des États dans la lutte contre le changement climatique. La presse internationale salue la victoire “colossale” du petit État du Vanuatu, qui a porté le texte.
“Une petite nation insulaire du Pacifique” vient de réussir à “remporter le genre de victoire diplomatique” sur lesquelles même les “superpuissances mondiales” peuvent se casser les dents, note le New York Times.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mercredi 29 mars une résolution portée par le Vanuatu, demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de définir les obligations des États en matière de lutte contre le changement climatique : un avis juridique qui pourrait inciter les pays à prendre des mesures plus strictes et à clarifier le droit international. (...)
Les avocats qui soutiennent la résolution estiment que “ce processus est nécessaire car à l’heure actuelle, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, il existe une confusion quant aux responsabilités juridiques de chaque pays face au réchauffement climatique”, note le correspondant de la BBC chargé des questions environnementales, Matt McGrath. (...)
Résultats “colossaux” du Vanuatu sur le climat
“Ensemble, vous écrivez l’histoire”, a réagi mercredi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, après l’adoption de la résolution, estimant que même non contraignant, le futur avis de l’organe judiciaire des Nations unies pourrait aider les gouvernements à “prendre des mesures climatiques plus courageuses et plus fortes”.
Même si aucun pays ne s’est opposé à l’adoption de la résolution par consensus, les États-Unis et la Chine, “les deux plus gros pollueurs mondiaux”, n’ont pas cosponsorisé le texte, remarque toutefois CNN. (...)
Lors des négociations de l’accord de Paris, les Américains avaient d’ailleurs obtenu une clause précisant que le texte “ne servirait pas de base” pour engager “des responsabilités ou des compensations”. (...)
Washington et Pékin n’ont toutefois pas pu s’opposer frontalement à l’initiative du Vanuatu. “Les deux superpuissances sont en compétition dans cette zone, où ils cherchent à établir leur influence sur les nations insulaires du Pacifique […], donnant aux petits pays un pouvoir démesuré malgré leurs économies et leurs populations minuscules”, remarque le Washington Post.
Le Vanuatu a par ailleurs su “utiliser son autorité morale et sa capacité à organiser des actions aux Nations unies pour obtenir des résultats colossaux sur les questions climatiques”, estime le quotidien américain. Très affecté par le réchauffement, le pays a été frappé par des cyclones, notamment deux de catégorie 4 ce mois-ci, qui ont obligé 10 % de sa population à se réfugier dans des centres d’évacuation. (...)
L’avis consultatif de la CIJ est attendu d’ici à deux ans.