
Le Parc national des Pyrénées est, bien sûr, concerné par le sujet. « Jusqu’à une période récente, on avait assez peu réfléchi à la question » reconnaît Eric Sourp, le chef de son service scientifique. « On était plutôt dans une démarche classique consistant à suivre les habitats, les espèces, l’interaction entre l’homme et le patrimoine. »
Une première étape a été franchie avec l’étude des glaciers. Le Parc participe au suivi de ceux que l’on trouve dans les Pyrénées. Cette action est pilotée par l’association Moraine. « Elle montre que leur forte réduction, survenue en très peu de temps, se poursuit à un rythme important. » L’enneigement conséquent survenu l’hiver dernier ne suffira pas à l’arrêter, estime-t-il. (...)
une étude des aires végétales que sont les combes à neige, ainsi que des zones froides, a commencé à être mise en place depuis deux ans, de part et d’autre de la frontière. « Il s’agit d’observer l’impact du climat sur la végétation dans ces milieux. Car ces objets du patrimoine risquent d’être les plus touchés, et de connaître des disparitions. C’est un travail de plusieurs années. » Le problème n’est pas anodin. Les Pyrénées sont situées à un carrefour biogéographique ayant joué un rôle important lors des périodes glaciaires, explique Eric Sourp. Tant en matière de faune que de flore, « ce massif possède un taux d’endémisme très fort. » (...)
la terre a déjà connu des périodes de réchauffement. « Mais il faut remonter à très loin, et nous pensons que le phénomène est dramatique. »
« Ce n’est pas une raison pour baisser les bras » poursuit le chef du service scientifique du PNP. Ce dernier évoque la nécessité de diminuer les rejets provoqués par l’activité humaine, d’économiser l’énergie et de consommer autrement, en particulier en ce qui concerne l’eau. (...)
Dans ce contexte, un « plan climat » doit être élaboré à l’échelle du Parc national des Pyrénées (zone cœur et aire optimale d’adhésion). Des groupes de travail ont été constitués pour réunir les acteurs du territoire : agriculteurs, forestiers, hydrologues, élus etc. « Ils vont valider un diagnostic et surtout voir comment on peut agir dans l’avenir. » Ce travail sera lancé à l’automne. « Il faut penser général et agir au niveau local. On ne reste pas les bras ballants. »