
l y a pour nous une responsabilité particulière de la classe politique française. Elle doit assumer cet héritage spécifique d’un processus de laïcisation qui va de l’Édit de Nantes où se dessinait déjà une certaine conception de la liberté de culte, passe par les merveilleux textes des philosophes des Lumières (Voltaire en particulier), puis Condorcet, Hugo (« Je veux l’État chez lui et l’Église chez elle »), pour arriver à la loi de séparation de 1905 portée par Buisson, Briand et Jaurès. Car cette Histoire n’est pas uniquement celle d’un enjeu franco-français. Elle est regardée de très près par des centaines de millions d’habitants de tous les continents, artistes censurés, femmes aux droits élémentaires bafoués, minorités religieuses persécutées qui s’appuient sur elle pour revendiquer, et espérer pour leur pays et leur peuple un cadre politique débarrassé de tout dogmatisme qu’il soit religieux ou non. Il est donc à cet égard particulièrement navrant qu’un parti politique qui a fait de l’internationalisme et de la lutte contre toute forme d’oppression le point central de son engagement, affaiblisse et trouble un message universel porté par l’Histoire de tout un peuple...