
La police et les gendarmes mobiles ont évacué ce mercredi matin à 6h l’aire de distribution des repas de la rue de Moscou à Calais. Ainsi que trois squats du centre-ville.
Le site de la rue de Moscou servait tous les jours aux associations pour distribuer les repas aux nombreux migrants qui vivent à Calais. Il était occupé par plusieurs centaines de migrants depuis fin mai 2014, c’est à dire depuis le démantèlement des deux plus importants camps de migrants de Calais. Une bonne partie s’était alors réfugiée là, ce qui leur permettait de vivre sur le lieu de distribution des repas.
Ce mercredi matin, ils ont été encerclés par les gendarmes mobiles dès 6h. Certains migrants se sont enfuis en escaladant les grilles. Il y a eu des moments de panique à l’intérieur. Vers 8h, la majorité des migrants était toujours réfugiée dans la grande cour extérieure qui leur sert de squat. Selon le préfet, « ils ont tous été interpellés et ils pourraient être emmenés dans des lieux d’audition (sans doute des centres de rétention) pour faire le point sur leur situation administrative. »
Des expulsions décidées par la justice (...)
Les No Border s’opposent vivement aux gendarmes
Rue de Moscou, l’évacuation s’est effectuée après avoir écarté les témoins. Les gendarmes mobiles ont débuté l’évacuation vers 6h30 en resserrant l’étau et ont fait sortir de force les journalistes et les militants d’association, qui ont fortement protesté.
Un cordon de sécurité a été dressé tout autour de cette aire. Une bonne centaine de migrants était encore à l’intérieur, de différentes nationalités. Cinq à six bus ont été amenés pour emmener les migrants. Des militants se sont d’abord allongés par terre sur la route pour empêcher les bus d’arriver au lieu de distribution. Ils ont été emmenés par les gendarmes mobiles. Au cours de cette opération, qui s’est passée de façon assez traditionnelle, les gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogènes deux fois pour repousser des militants No Border qui s’opposaient à l’opération. Trois personnes ont été interpellées pour rébellion et outrage : deux No Border et selon des militants, Jean-Claude Lenoir, le président de Salam.
Les bus ont alors enfin pu accéder au camp de migrants sans qu’on sache exactement ce qu’il s’est passé à l’intérieur, les journalistes étant interdits. Le quartier et la circulation ont été bouclés rue de Moscou.