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Calais : de port à cul-de-basse-fosse
Article mis en ligne le 20 mai 2014
dernière modification le 13 mai 2014

"Je m’adresse tout particulièrement aux Calaisiens et Calaisiennes touchés par les nombreux squats de migrants sur Calais. La situation est difficile, c’est pourquoi nous faisons le maximum pour vous. Il ne faut pas hésiter à laisser un mail sur cette adresse : securitesquatcalais chez gmail.com lorsque vous voyez des no-borders ou des migrants s’implanter illégalement dans une maison. » Ainsi cafardait Natacha Bouchart, maire UMP de Calais, sur sa page Facebook en octobre 2013. Un appel à la délation qui témoigne du climat de plus en plus délétère de la sous-préfecture du Pas-de-Calais depuis la destruction des campements de migrants, ou « jungles », en 2009.

Actuellement, ils sont entre 350 et 400 migrants, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient, à venir s’agglutiner dans ce cul-de-basse-fosse du nord de la France, espérant un passage vers l’Angleterre. Sur place, des membres du réseau No Border ainsi qu’une kyrielle d’associations fournissent aide d’urgence et soutien en tout genre.

Récemment, un couple franco-germanique, soupçonné de vouloir transformer une ferme abandonnée en refuge pour migrants, à Coulogne, dans la banlieue calaisienne, a frôlé le lynchage. Les agresseurs, issus des milieux « identitaires », gravitent autour du collectif xénophobe « Sauvons Calais ». Pas démoralisé pour autant, un membre de No Border nous confie : « Calais est la cinquième ville la plus pauvre de France. C’est aussi une ville portuaire, une ville de transit, une ville de voyageurs avec ou sans papiers. À nous de faire comprendre aux gens que les migrants sont une richesse et non une menace. » (...)

Pour ceux qui en doutaient encore, Violène, membre du Gisti, résume l’affaire : « L’arrivée des socialistes n’a rien changé au sort des sans-papiers. » Sur son site, le Gisti qualifie la politique migratoire de Valls (alors encore seulement Ministre de l’intérieur) comme étant « sans vision, sans rupture avec la politique précédente, souvent mesquine, inhumaine, arbitraire ».

Preuve en est, cette dernière rébellion qui a secoué le centre de rétention administratif de Vincennes en février dernier à la suite de l’expulsion d’un Algérien ayant effectué trois semaines de rétention.