
Une femme de nationalité marocaine, Madame Fatima ASFOUR (39 ans), se trouve actuellement au bloc
opératoire de l’hôpital de la Conception à Marseille, avec un diagnostic vital engagé.
Madame ASFOUR, dont la situation au regard du séjour est irrégulière, s’est vu notifier une
obligation de quitter le territoire par la préfecture du Vaucluse le 26 juin 2012, décision confirmée
par le tribunal administratif le 29 juin. Placée aussitôt au Centre de rétention de Marseille Le
Canet, elle a vu son maintien en rétention décidé par le juge des libertés et de la rétention les 1er et
21 juillet.
A deux reprises, les 10 et 18 juillet, Mme ASFOUR s’est opposée à son départ en avion pour le Maroc,
refusant de sortir de sa chambre. La préfecture du Vaucluse a décidé d’un nouveau départ le mardi 31
juillet à 9h20 vers le Maroc, avec la mobilisation d’une escorte policière féminine de l’UNESI (Paris).
La semaine dernière, Forum réfugiés avait alerté un officier de police du centre sur la situation de
Mme ASFOUR, qui paraissait traumatisée à l’idée de partir et qui à plusieurs reprises a refusé de
s’alimenter. Alerté par la famille de l’intéressée, le Consulat du Maroc s’est déplacé au
centre avant de saisir la préfecture du Vaucluse d’une demande de réexamen de sa demande de titre de séjour.
Lundi 30 juillet à 15h, Mme ASFOUR a été placée dans une cellule d’isolement.
Mardi 31, la famille et le conseil de Mme ASFOUR ont averti Forum réfugiés du transfert de celle-ci à
l’hôpital nord de Marseille. Le lendemain, Forum réfugiés a été informé du développement
d’une pathologie grave affectant les reins et le foie, suite à l’ingestion de substances, et
d’une proche intervention en vue d’une greffe du foie à l’hôpital de la Conception où elle avait
été transférée dans la nuit. (...)
Forum réfugiés, qui saisit le Contrôleur général des lieux de privation de liberté de cette
situation, rappelle que si la rétention administrative est un moyen légal de coercition pour
contraindre les étrangers en situation irrégulière, qui n’en ont pas pris l’initiative, à
quitter le territoire français, l’exécution de la mesure d’éloignement ne saurai ! t prendre la
forme d’un acharnement au péril de l’intégrité des personnes concernées.