
Réduire les émissions de méthane et enrayer la déforestation : les chefs d’Etat et de gouvernement ont conclu, mardi, deux accords majeurs.
Accord sur la réduction des émissions de méthane
Près de 90 Etats ont rejoint mardi un « pacte global pour le méthane », une initiative des Etats-Unis et de l’Union européenne pour s’attaquer à ce polluant très puissant, responsable d’un quart du réchauffement climatique depuis l’ère préindustrielle.
La France, l’Allemagne, l’Argentine, le Canada, le Brésil, les Etats-Unis, l’Indonésie, l’Irak ou encore le Royaume-Uni se sont engagés à réduire les émissions mondiales de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Il s’agit du premier engagement politique mondial en la matière. Les pays signataires couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane. En revanche, la Chine, la Russie et l’Inde, qui pèsent pour un tiers des émissions, ne font pas partie de cette nouvelle alliance.
Le méthane (CH4), émis par l’agriculture et l’élevage, les combustibles fossiles et les déchets, est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2). Son effet de réchauffement est vingt-neuf fois plus important par kilogramme que celui du CO2 pour un horizon de cent ans, et quatre-vingt-deux fois pour une période de vingt ans. (...)
Accord pour enrayer la déforestation
Une centaine de pays abritant 85 % des forêts mondiales, dont le Brésil, très critiqué pour sa politique environnementale, se sont engagés, mardi 2 novembre, à enrayer la déforestation d’ici à 2030. Poumons de la planète avec les océans, les forêts jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique, en absorbant une partie importante des gaz à effet de serre libérés chaque année dans l’atmosphère par les activités humaines.
L’initiative bénéficiera d’un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (soit 16,5 milliards d’euros) sur plusieurs années. Une promesse jugée trop molle par les défenseurs de l’environnement. Pour l’ONG Greenpeace, l’objectif de 2030 reste beaucoup trop lointain et donne le feu vert à « une décennie supplémentaire de déforestation ». De son côté, l’ONG Global Witness a expliqué craindre de voir se répéter « les échecs de précédents engagements » similaires, en raison d’un financement insuffisant et d’un suivi incertain de la parole donnée.
Le président américain, Joe Biden, a critiqué la décision de son homologue chinois Xi Jinping de ne pas participer en personne à la COP26. (...)
Des pays riches vont aider l’Afrique du Sud à financer sa transition écologique
L’Allemagne, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont conclu, mardi, avec Johannesbourg un « partenariat international pour une transition énergétique juste ». Ils se sont mis d’accord pour mobiliser jusqu’à 8,5 milliards de dollars pour aider l’Afrique du Sud, très dépendante du charbon. Ces sommes doivent être apportées « dans les trois à cinq ans à venir », ont indiqué les parties dans un communiqué.
L’accord, qui s’accompagne d’un volet d’assistance technique, doit notamment porter sur la transformation du système électrique, « pour aider le pays à atteindre les objectifs ambitieux en matière d’émissions » que Johannesbourg a inscrits avant la COP dans sa nouvelle « contribution nationale », l’instrument d’engagement des pays dans le cadre de l’accord de Paris. (...)